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La vérité sans filtre
Publié dans El Watan le 09 - 03 - 2008

Vous mélangez le tout en y ajoutant des feuilles de tabac, des goudrons et bien sûr de la nicotine. Vous roulez le tout dans un papier fin et vous aurez votre… cigarette ! C'est aussi… complexe que ça une cigarette. Car elle comprend quelque 4000 composés chimiques dont 50 sont cancérigènes ! Certains composés proviennent de l'environnement (pesticides, produits radioactifs), d'autres sont ajoutés, comme l'ammoniac, qui favorise la fixation de la nicotine et la dépendance. «Certains plants de tabac sont génétiquement modifiés afin de rendre la nicotine plus efficace». Une cigarette, c'est aussi 6 minutes de vie en moins, et entre cinq et dix morts par heure dans le monde. Il faut savoir aussi que la nicotine est un poison violent et que si on injectait l'équivalent de la dose contenue dans une cigarette par voie intraveineuse, ce serait la mort instantanée. Lorsqu'on fume, on parle le plus souvent de détente. Or, la nicotine est un stimulant. Où se situe la duperie ? Explorons ce qui ce passe lorsqu'un (e) fumeur (euse) écrase son mégot : quelques minutes après, débute une légère angoisse, souvent localisée au niveau du nombril. Cette angoisse signale le début d'un sevrage. Après un laps de temps, variant de 10 à 30 minutes en fonction de la consommation, il faudra reprendre le produit. Cette angoisse va grandissant, devient désagréable et il faut alors au plus vite saisir son paquet, mettre une cigarette aux lèvres, l'allumer et tirer une bonne bouffée. Il s'ensuit un sentiment d'apaisement répondant à la fin momentanée du sevrage.
Si à cet instant, on prend le pouls du fumeur, on constate une augmentation de 10% en moyenne du rythme cardiaque : il y a donc stimulation ! Cette fausse détente ressentie est la réponse (prise d'une nouvelle cigarette) au sevrage provoqué par l'arrêt de la cigarette précédente, le produit déclenchant une stimulation et une excitation. Le paragraphe, tiré d'un des nombreux rapports que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) reçoit périodiquement de la part de ses observateurs à travers le monde, est plus que révélateur quant à la perniciosité du caractère de «détente» faussement attribué à la cigarette. C'est une drogue au sens scientifique du terme, car elle entraîne une dépendance psychologique et physique, une accoutumance (il faut augmenter jusqu'à une certaine dose la consommation pour continuer à en éprouver les effets) et un syndrome de sevrage (le corps et la tête réagissent à la privation du produit).
Poison mortel
Le monoxyde de carbone (CO) provient de la combustion incomplète de composés comme les combustibles utilisés dans les véhicules. De plus, on sait maintenant que «pour une personne qui fume 20 cigarettes par jour, l'augmentation du taux sanguin en oxyde de carbone est 16 fois supérieure à celle qu'il subit du fait de la pollution atmosphérique d'une ville comme Londres ou Paris», lit-on encore dans un rapport de l'OMS. Toutes ces «gâteries» entraînent à terme des atteintes cardiovasculaires : rétrécissement des artères, accident vasculaire cérébral (AVC), artérites, jambes du fumeur, sans oublier les cancers du poumon, de la bouche, du pancréas, de la vessie, du col de l'utérus et du sein, comme cela a été prouvé récemment et la liste n'est pas exhaustive ! Le professeur Djamel Zoughaïlech, épidémiologiste au CHU de Constantine, auteur de nombreux rapports sur le sujet qui nous intéresse est catégorique : «Le tabagisme fait partie du triptyque responsable des décès prématurés : tabac, alimentation déséquilibrée, et absence d'activité physique. Le tabagisme est derrière 99% des cancers des bronches et 70% des consultations sont liées au fait de fumer. Et il faut savoir que la lutte contre le tabagisme n'est pas le fait de scientifiques mais de la société civile». Il faut savoir aussi que le tabac a tué 5 millions de personnes dans le monde en l'an 2000, pour atteindre en 2007 12 millions, selon une étude effectuée par l'organisme American society. Les chiffres macabres ne s'arrêtent malheureusement pas là, puisque des articles de l'OMS affirment qu'il existe actuellement près de 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, et qu'à court terme, 650 millions d'entre-eux passeront de vie à trépas, à cause des maladies liées au tabagisme. Aux Etats-Unis et dans la plupart des pays européens, fumer est désormais interdit dans tous les lieux publics, restaurants, cafés et discothèques compris. Ces décisions viennent à point nommé pour «sauver» le fumeur passif qui peut être atteint par les mêmes pathologies que le fumeur classique. En Algérie, la cigarette n'est pas encore indésirable dans les lieux publics, malgré des lois pondues il y a plus de sept ans, et bien qu'en 2005 le pays ait ratifié une loi-cadre de l'OMS, il y a un retard dans l'application. Et en attendant de se conformer aux lois de l'Organisation mondiale de la santé, 15 000 personnes meurent chaque année des suites de maladies liées au tabac et rien ne laisse prévoir une baisse de ce chiffre dans les prochaines années, car il suffit de jeter un coup d'œil au chiffre d'affaires de la SNTA (337 millions de dollars), pour se rendre compte que toute cette manne trouve preneur et que donc le nombre de fumeurs est en perpétuelle augmentation. A la production de la SNTA, il faut rajouter les cigarettes de contrebande qui inondent le marché parallèle avec des marques comme les fausses Gauloises ou Legend, sans oublier le tabac à chiquer avec ses champignons et ses parasites en plus, et la chicha, tout deux aussi dévastateurs que leur «ancêtre», la cigarette. Si pour les adultes tout a été dit ou presque, il n'en est pas de même pour le tabagisme chez les adolescents et les enfants de moins de 10 ans. Le professeur Zoughailech nous dira à ce propos : «Fumer commence par être une curiosité avant de devenir un besoin. On passe du phénomène d'imitation chez l'enfant et l'adolescent pour arriver à l'exigence. La cigarette est tolérée, voire acceptée au sein du cocon familial. Mais je vous dirais que c'est là une grave erreur, car la nicotine est plus forte quant il s'agit de dépendance que l'alcool et la cocaïne, car l'industrie du tabac a mis au point des produits qui augmentent le passage de la nicotine dans le sang et rendent les fumeurs, surtout les plus jeunes, accros en quelques jours.»
Cigarette à dix ans
Une enquête récente sur la consommation du tabac chez les collégiens, qui aboutira dans les tiroirs de l'OMS prochainement, nous renseigne que sur un échantillon de 1600 élèves en 2006, 26 % ont commencé à fumer avant l'âge de 10 ans. Et le taux sera certainement revu à la hausse avec l'âge. Chez les lycéens, la situation est carrément alarmante, car l'étude a prouvé que parmi quelque 3000 lycéens sondés, 41,5 % des garçons sont fumeurs contre 8,86 % de filles. Quant à la quantité de tabac consommée, là aussi l'alarme est tirée, puisque un lycéen sur deux «brûle» entre 8 et 20 cigarettes quotidiennement. Notre interlocuteur nous donnera encore quelques explications. «Chez nous, on interdit sans expliquer. On ne pourra pas anéantir le phénomène du tabagisme, mais on peut le réduire par une information régulière sur les dangers du tabac et une augmentation des taxes à répercuter sur les prix.»
Tout ce gâchis est plus renforcé encore par les coûts de santé dus aux maladies liées au tabagisme qui se chiffrent en millions de dinars. Le docteur Damèche, directeur de la santé de la wilaya de Constantine, «inculpera» la cigarette quant à la plupart des dépenses de santé. «Que ce soit au service des cancéreux, en cardiologie, en hématologie ou encore en pneumologie, la prépondérance des maladies liées au tabagisme ne fait aucun doute. Même en pédiatrie, certains enfants sont hospitalisés à cause d'un passé de fumeuse de la mère lors de sa grossesse, ou tout simplement parce que le père fume à la maison sans évaluer les conséquences du tabagisme passif».
Il suffit de lire les lignes d'une interview du P-DG de la plus grande firme de production de cigarettes pour se rendre compte que le cynisme des responsables des majors du tabac n'a d'égal que les immenses profits qu'ils engrangent à travers le monde entier et qu'ils ne comptent pas réduire. «Il y a des gens qui mangent de la compote de pomme et qui meurent. Il y en a d'autres qui prennent du sucre et qui meurent. Enfin, il y a ceux qui fument et qui meurent. Pourquoi voulez-vous accuser la cigarette de la mort des fumeurs, alors que personne ne pointe du doigt la compote de pomme et le sucre ?» Le professeur Zoughaïlech, plus sincère, voudra terminer ce funeste tour d'horizon par une note d'espoir : «Si on arrête le tabac, on stoppe la majorité des cancers. C'est aussi simple que cela. L'arrêt du tabac réduit la mortalité et la morbidité de l'ensemble des maladies liées au tabac, notamment les maladies cardio-vasculaires. Plus l'âge d'arrêt de la consommation du tabac est jeune, plus la réduction des risques liés au tabac est importante. 24 à 48 heures d'abstinence sont nécessaires pour que la teneur en carboxyhémoglobine du sang retrouve la valeur habituellement observée. Toutefois, je le dis et je le répète tout le temps, il n'est jamais trop tard pour arrêter de fumer !»


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