Seuls les médecins néphrologues exerçant au niveau des centres d'hémodialyse allégés de proximité (CHAP) sont autorisés à prescrire les produits pharmaceutiques aux assurés sous dialyse. Le reste des médecins et, particulièrement, les médecins dialyseurs exerçant également dans ce type d'établissements sont de facto interdits de dresser une ordonnance. La récente correspondance de la Cnas de Guelma, destinée aux responsables des cliniques privées de dialyse, dont une copie nous a été remise, est très claire à ce sujet. Décidemment, rien ne va plus dans les CHAP à Guelma. Les problèmes ne datent pas d'hier. A tout moment, ils risquent, nous dit-on, la fermeture. Les professionnels et investisseurs dans ce secteur se sont rapprochés de nous pour crier leur désarroi. En effet, l'origine du problème consiste en une mauvaise interprétation, par la Cnas, pourtant claire de l'arrêté ministériel du 7 novembre 2001 émanant du ministère de la Santé fixant les conditions d'ouverture et de fonctionnement d'un centre d'hémodialyse allégé de proximité, notamment dans sont article 7 stipulant que le fonctionnement du CHAP est assuré par des équipes de travail, dirigées chacune par un médecin spécialiste ou généraliste justifiant, dans les deux cas, de deux années d'exercice effectives de l'activité d'hémodialyse. Les représentants du ministère du Travail ne semblent pas l'entendre de cette oreille en exigeant un médecin néphrologue. Mais là où les choses s'enveniment, nous affirme un investisseur, le néphrologue pèse lourd dans le marché du travail privé, en d'autres termes : 250 000 à 300 000 DA le mois. Alors que dans le secteur public, son salaire n'excède pas les 70 000 DA/mois. Mais encore, les médecins néphrologues savent qu'ils ne sont pas nombreux sur le marché du travail. C'est de bonne guerre, diront certains. Du coup, les factures rejetées des malades dialysés, ainsi que les ordonnances s'accumulent au niveau des CHAP. Pour la Cnas, l'absence de néphrologues pourrait conduire à la résiliation de la convention qui la lie au centre d'hémodialyse. En d'autres termes, la banqueroute pure et simple. Après 22 ans de service en qualité de médecin dialyseur, le Dr Sediki Brahim déclare : « Je ne comprends pas cet acharnement à vouloir imposer des confrères néphrologues aux CHAP, alors que les médecins dialyseurs ont toute la compétence requise : non seulement nous maitrisons les machines en cas de panne, mais nous connaissons parfaitement nos malades (médicalement parlant). Le rôle du néphrologue, comme le bon sens le voudrait, se situe en amont de la situation transitoire de la dialyse ». En clair, le néphrologue met à la disposition de son malade tout son savoir pour justement éviter qu'il ne finisse dialysé, la dialyse, étant une étape transitoire annonçant que le malade est un candidat potentiel à la greffe du rein. Selon certains médecins, 5 à 7 malades par mois, en moyenne, candidats à la dialyse, sont enregistrés à Guelma.