Les rivages allant du club hippique à Capritour (Tichy) ne sont pas nature morte dès le dernier parasol replié. De septembre à juin, aux fous trémoussements dans la grande bleue, viennent succéder suffisamment de gais prétextes à la sortie. L'endroit plus communément appelé ici le Quinzième est, le week-end, le plus prisé des familles bougiotes. D'abord pour le cadre. Une infinité de plages de sable fin que sépare, sur deux ou trois kilomètres, une large bande de terres vierges que ci et là crèvent, d'un vert bruni par le hale des étés précédents, quelques arbustes ou de timides potagers. D'un vert épais dont les interminables incendies aoûtiens n'ont pas eu raison, la fière montagne des Ath Bimûn pose pied de l'autre coté de la Nationale. La composition offre en toile de fond le mont Gouraya. L'endroit d'un calme olympien est à écouter des silences ou par moments quelques sarabandes de volatiles marins. L'espace aérien ravivé du blanc de ces mouettes est au hasard irisé des couleurs vinyle de quelques survols de cerfs-volants. On vient aussi pour la vastitude des lieux qui permettent de s'éloigner à loisir des autres familles. Ce qui, à la fois, donne l'impression de se retrouver dans l'intimité avec ses proches et aussi dans un milieu où l'ambiance ne manque pas. C'est l'idéal pour qui un pique-nique, qui faire la sieste, qui papoter. La détente est totale. Sans désobligeante interférence. La piste qui longe droit tout le plateau se prête bien également à un léger footing. Il y a quelques jeudis de çà, un club d'aérobic de Béjaïa a organisé sur le parcours un marathon pour ses adhérentes. En retrait, ce qui ne perturbe donc en rien la quiétude des familles, deux terrains vagues, aux dimensions presque réglementaires, accueillent de palpitantes parties de football opposant des équipes des quartiers populaires de la ville de Yemma Gouraya. Moins bruyants ceux-là, les boulodromes improvisés accueillent, eux, les amateurs de la petite reine. Une bonne note, les accès d'El Meghra et de Acherchour bitumés jusqu'à l'orée des parkings. Il ne manquerait que les sanitaires (ne serait-ce que des vespasiennes) et aussi quelques vraies paillotes, pour faire office de snacks, pas, bien sûr, les baraquements de fortune qu'on voit pousser les étés comme des champignons au bord de nos plages.