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«Le 8 mai 45 : épouvantables massacres»
Publié dans El Watan le 28 - 04 - 2008

A l'occasion d'un discours qu'il a prononcé à l'université de Guelma, l'une des trois wilayas martyres des terribles tueries du 8 mai 1945, le représentant de l'Etat français s'est répandu en épithètes peu glorieuses pour qualifier «les épouvantables massacres du 8 mai 1945».
Une date historique marquant la fin du régime nazi, mais surtout qui renvoie également «à l'un des épisodes les plus dramatiques de l'histoire de l'Algérie coloniale». Mais avant de faire le procès de la France coloniale, M. Bajolet fait un geste fort en déposant une gerbe de fleurs au monument de la Carrière de Guelma où sont enterrées les victimes des massacres. L'ambassadeur, qui inscrit son déplacement à Guelma et son discours dans l'optique de la célébration du 63e anniversaire du 8 mai 45, assènera d'emblée «qu'on ne peut oublier la terrible tragédie qui a ensanglanté votre ville et toute la région il y a maintenant 63 ans». Il dénoncera «ce déchaînement de folie meurtrière, dans lequel les autorités françaises de l'époque ont eu une très lourde responsabilité, et qui a fait des milliers de victimes innocentes, presque toutes algériennes, ainsi que des milliers de veuves et d'orphelins». Le diplomate français met tout de même un bémol en estimant «qu'il ne faut pas oublier que plusieurs dizaines de civils européens ont également été assassinés au cours des affrontements.»
L'ambassadeur a sans doute pris le soin d'adosser son message à celui délivré par le président Sarkozy lors de sa visite d'Etat en décembre 2007 et selon lequel il fallait certes condamner et clairement le système colonial, mais il ne faut pas non plus oublier les autres victimes civiles européennes. La fameuse formule sarkozyenne des «souffrances de part et d'autre» s'en trouve relayée avec, il est vrai, moins d'emphase. Pour M. Bajolet, le fait de condamner le système colonial ne devrait pas forcément induire la condamnation «des Français qui sont nés en Algérie, qui ont vécu et travaillé sur cette terre qu'ils ont tant aimée et à laquelle ils ont été arrachés un jour brutalement».
Sur les traces de de Verdière
A l'ambassadeur de renvoyer dos à dos ceux qui, en Algérie et en France, entretiennent ce contentieux historique dans ce qui est appelé «la guerre des mémoires». «Il faut en finir avec la dénégation des injustices, des fautes et des crimes du passé, mais aussi avec les simplismes, les exagérations, le manichéisme ou l'affrontement des mémoires exploité, d'un côté comme de l'autre, à des fins politiques», soutient-il. Et de lancer sentencieux que «rien de positif pour l'avenir des deux pays ne sera bâti sur la rancœur et l'amertume, car il est plus facile de réveiller les douleurs que de les calmer». Mais Bernard Bajolet était visiblement soucieux de franchir un autre pas dans la condamnation de la colonisation. Les massacres du 8 mai 1945 ont à ses yeux «fait insulte aux principes fondateurs de la République française et marqué son histoire d'une tache indélébile». Il faut convenir que c'est là une évolution aussi incontestable qu'appréciable dans la tonalité du discours officiel français sur la guerre d'Algérie.
C'est en effet une première qu'un responsable français qualifie expressément de «massacres» la répression par les autorités françaises des manifestations du 8 mai 1945. Jusque-là, «la palme» du courage en la matière revenait à Hubert Colin de Verdière qui avait qualifié cette répression de «tragédie inexcusable», en 2004. Bajolet fait un autre pas en avant en décrétant que «d'ores et déjà, et aussi durs que soient les faits, je peux vous dire, messieurs les recteurs, chers professeurs et étudiants, que la France n'entend pas, n'entend plus, les occulter. Le temps de la dénégation est terminé». Cette déclaration sonne comme un mea culpa de la France officielle quant aux crimes abominables commis en son nom que le président Sarkozy avait qualifiés d'«impardonnables». M. Bajolet voulait également mettre en exergue le «courage politique» de Sarkozy qui a «dénoncé, en des termes plus forts qu'aucun responsable français n'avait utilisés avant lui, l'injustice du système colonial». L'ambassadeur plaidera néanmoins en faveur d'une mémoire «partagée et que l'histoire soit écrite à deux, par les historiens français et algériens».
Il estime que la France doit faire sa part de chemin, «la plus grande, sans aucun doute, car c'est elle qui détenait l'autorité, mais elle ne peut pas la faire toute seule». Il souhaite cependant que les «tabous sautent des deux côtés et que les vérités révélées fassent place aux faits avérés». «La connaissance et la reconnaissance du passé» étant maintenant faites, le diplomate français appelle «les deux ennemis d'hier» à porter plus haut un «message d'entente, de concorde et d'amitié». Dans cette perspective, il fait un clin d'œil à l'Union pour la Méditerranée pour servir de cadre à un avenir porteur de «richesses et d'échanges». «Ce qui a été réussi en Europe peut l'être aussi en Méditerranée», devait-il souligner.


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