Depuis le 12/04/2008, date à laquelle les vétérinaires, à l'échelle nationale, ont décidé d'organiser des journées de protestation contre la dévalorisation de leur métier, les importations et exportations des produits d'origine animale sont bloqués au port de Annaba. C'est la nouvelle grille des salaires qui a motivé leur débrayage. En effet, ils étaient, avant l'application de ce nouveau statut, considérés comme les médecins généralistes qui, eux, sont classés à l'échelle 16. Ils se sont vus rétrogradés à la 13. Pis encore, la tutelle a procédé à la suppression de l'indemnité globale spécifique (IGS) de 7 000 DA/mois, avec la mention de rembourser 28 000 DA, représentant la somme de l'indemnité des quatre premiers mois de l'année en cours, car l'application effective de la nouvelle grille de salaires a débuté le mois d'avril 2008 avec un effet rétroactif. Ainsi, la protestation, selon le secrétaire général de syndicat de la wilaya de Annaba, consiste à ne pas apposer la griffe des vétérinaires sur les certificats de conformité, car, dira-t-il: «Nous ne sommes pas considérés comme des médecins, sinon le reste des tâches est normalement assuré». Par ailleurs, cette grève a eu un impact négatif sur les exportateurs et les importateurs qui, semble-t-il, sont confrontés à d'énormes problèmes d'ordre économique, financier, de crédibilité et de santé publique vis à vis de leurs clients et fournisseurs. A défaut de certificats de conformité, ils ne peuvent ni importer pour les uns, ni exporter pour les autres. Cet état de fait a donné lieu au blocage de plusieurs dizaines de tonnes de marchandises en souffrance aux frontières, avec tous les risques que peut engendrer une telle situation sur l'économie nationale et la santé des citoyens, sachant que la majorité de ces produits est périssable. A ce propos, un exportateur spécialisé dans le poisson frais vers l'Europe et la Russie, qui affiche sa solidarité avec les vétérinaires, dira: «Cette situation est insupportable, car elle met la crédibilité de l'Etat algérien et la notre en tant qu'exportateurs en doute. Et si nous n'arrivons pas à remplir nos engagements vis à vis de nos clients, nous risquons tout simplement de perdre notre part du marché, déjà menacée par la forte concurrence de nos voisins tunisiens et marocains. Conséquences: une mise à mal des centaines d'emplois créées autour de notre activité, surtout les pêcheurs (petits métiers), ainsi que le manque à gagner en devises pour l'Etat, qui ne cesse d'encourager les exportations hors hydrocarbures». Et d'ajouter: «l'Etat nous incite à participer aux foires internationales pour trouver des clients potentiels et rattraper une certaine partie du retard par rapport à nos voisins dans le domaine des exportations. Mais, d'un autre côté, le ministère concerné ne nous arrange pas, en trouvant une solution juste et définitive pour ce genre de problèmes, surtout que c'est la troisième protestation depuis 2005». Pour sa part, l'inspecteur vétérinaire de la wilaya et responsable de l'administration et des moyens au niveau de la Chambre de l'agriculture de Annaba déclare: «Cette situation touche l'ensemble du territoire national. Le wali et le ministère de tutelle sont régulièrement informés de la situation». Repères Il faut savoir que les produits importés et exportés assujettis aux certificats de conformité sont: – Produits importés: bovins, viande rouge et blanche fraîche et congelée, poisson congelé, poudre de lait pour bébés et adultes, fromages, beurre, poussins de volaille, vitamines, complexes minéralo-vitaminés destinés à l'alimentation des volailles, vaccins et médicaments vétérinaires. – Produits exportés: poisson frais, crustacés vivants et congelés, escargots vivants.