En effet, depuis près de trois mois, la situation ne cesse d'empirer tant pour les professionnels de la construction que pour le modeste autoconstructeur qui semble avoir jeté l'éponge depuis le début. Déjà affaibli par les restrictions qui pèsent sur l'exploitation du sable dans le Sebaou, le secteur de la réalisation du bâtiment fait face, désormais, à une hausse alarmante et jamais connue dans les prix du rond à béton et ce, dans ses divers types. Un matériau qui se propose maintenant pour une moyenne de 8000 DA le quintal. De même, la spéculation a enflammé les prix du ciment pourtant disponible en grande quantité sur le marché parallèle pour que le quintal soit cédé à 1100 DA en moyenne. Aujourd'hui donc, promoteurs, artisans, entrepreneurs ont pour la majorité opté pour «arrêter les frais». Le prix moyen d'un mètre carré bâti grimpe à 50 000 DA dans certains cas et la bourse du bénéficiaire final ne peut plus répondre. Ainsi, des milliers de travailleurs, tant permanents que journaliers, se retrouvent au chômage forcé après que leurs employeurs, même cotés, ont préféré lever les bras et fermer leurs chantiers. Enfin, il est à noter que ce même désarroi est vécu par les autoconstructeurs soutenus par «les 50 millions de la CNL…». Ceux-là semblent dans une impasse causée d'abord par le coût des matériaux mais aussi par le fait que les autorités concernées ne veulent pas prendre en ligne de compte le relief de la région, s'agissant surtout du coût des terrassements et de soutènements en patelin accidenté puisque le montage proposé pour l'état aligne l'étude de faisabilité des projets dans cette région à ceux envisagés dans les plaines.
