Depuis le temps que les habitants de la commune de Bordj El Bahri attendent un semblant d'amélioration dans leur cadre de vie altéré, rien n'a été entrepris par les autorités locales en vue de lancer un plan de développement local, étayé par des projets de développement. La gestion des affaires de la municipalité se fait de manière hasardeuse, mais a paradoxalement servi, des années durant, les intérêts des responsables locaux. Les problèmes des citoyens déshérités s'avèrent être le cadet des soucis de ces responsables, dont la motivation majeure reste l'accroissement de leurs avantages. En somme, un bilan négatif sur tous les plans est à déplorer dans cette commune aux capacités pourtant « illimitées ». Avec un littoral de près de un kilomètre, la commune n'a à ce jour pas su tirer profit de ce potentiel touristique laissé en jachère ; pis, les services de la commune n'ont pas jugé utile de le protéger des squatters. Par ailleurs, la sempiternelle question du foncier reste toujours d'actualité, tant la commune a subi un préjudice irréparable. « La conscience collective en prendra acte », nous dira un natif de la région, qui a connu la commune du temps où elle « rayonnait par ces plages au sable fin et ces potagers qui alimentaient tout l'Algérois ». Les jeunes de la localité livrés à eux-mêmes ont souvent recours ces dernières années aux démonstrations de rue pour faire valoir leurs droits au travail et aux loisirs. Les structures qui leurs sont dédiées font cruellement défaut. « Nous avons un seul centre culturel, qui ne peut à lui seul faire face à toute la demande », se lamente un jeune du quartier l'Abattoir, dont une grande partie des habitations sont construites sur les rives de l'oued El Hamiz, dont le cheminement naturel finit à Coco Plage, où sont installées des baraques à même le sable. D'autres endroits de la commune n'ont pas échappé à ce constat déplorable, des sites de baraquements ont vu ainsi le jour un peu partout, notamment au quartier les Ondines derrière les chalets, où des mansardes aux toitures faites de tôle ondulée ont été érigées en l'espace de quelques années seulement. Ces dernières sont même proposées à la vente à coups de millions de centimes, sous l'œil bienveillant des autorités qui ne daignent guère mettre un terme à cette pratique illégale. Certaines fractions de l'agglomération affichent des allures de grands bidonvilles, tant les normes urbanistiques ont été foulées. Les commerces, quant à eux, arborent une anarchie qui dénote du manque de rigueur dans l'attribution d'autorisations d'exploitations. C'est ainsi que des restaurants côtoient des locaux de vulcanisation, ou encore des cafés qui se trouvent mitoyens avec des artisans marbriers. Une « multitude » d'autres problèmes gâte la vie des citoyens de la commune qui ont perdu toute confiance en leurs élus.