Né vers 1820, Muhend Saïd Amlikèche est issu d'une famille de souche maraboutique installée à Boudjellil puis à Iaâgachen, village des Ath Mellikèche. Sans être bohémien comme son ami Si Muhend U Mhend, Muhand Saïd était également hanté par l'errance. Il aimait voyager beaucoup et cherchait la compagnie des poètes célèbres de son époque. Le poète était également le porte-parole de sa tribu et n'hésitait pas à apporter sa contribution à la résolution des conflits qui survenaient entre les villages. Ce poète méconnu a grandi et a vécu à Iâagachen où il a appris le Saint Coran à la Zaouia fondée par son grand père maternel, le saint Sidi Ali Ou Abdallah au début du XIXe siècle. Celle-ci était rattachée à la célèbre confrérie Rahmania à laquelle émargeaient les célèbres cheikh Aheddad, El Mokrani et Muhend U Lhucin. Muhend Saïd, religieux et poète, a usé de son verbe et de son arme favorite, la poésie, pour dénoncer l'arrogance et les méfaits du conquérant colonial. Décédé vers 1883, Muhend Saïd Amlikèche a laissé un corpus important de poèmes bien élaborés en kabyle et en arabe dialectal algérien. En organisant ce genre de rencontres, l'association Etoile culturelle s'est assigné pour objectif principal la revalorisation du rôle du poète dans la cité pour lutter un tant soit peu contre le vide culturel ambiant.