Plongée dans sa quiétude verdoyante, après avoir vécu l'enfer des années du terrorisme, Ouled Arbi est d'abord une localité située à une dizaine de kilomètres à l'est de la commune d'El Milia. Elle semble respirer la vivacité de sa végétation à la faveur d'un retour au calme d'une région qui aspire désormais à de meilleures conditions de vie. Devant une modeste épicerie, des gens humbles se sont rassemblés autour de nous pour nous faire part de leurs préoccupations. Ils disent qu'ils peinent à s'alimenter en eau potable dans une région qui regorge, comble de l'ironie, de sources mal aménagées. « Le réseau AEP dont dispose notre localité, réalisé il y a une quinzaine d'années, ne suffit plus à satisfaire nos besoins », ont-ils souligné, non sans faire remarquer que ce réseau est maintenant « défaillant et endommagé ». En plus des pistes à aménager à l'intérieur de certains quartiers et de l'éclairage public qui fait défaut, certains habitants de cette localité sont aux prises avec des difficultés les empêchant de recouvrer leurs droits à une indemnisation juste et équitable au titre de la perte de leurs terres dans le sillage de la réalisation du barrage de Boussiaba. « Ce barrage est enfin en chantier et on n'a encore guère touché les compensations financières qui nous reviennent de droit par suite de la perte de nos riches terres », ont-ils tenu à le dire, non sans pointer un doigt accusateur en direction du chef de ce projet, accusé d'ignorer leurs revendications. Des sources au fait de cette affaire affirment, toutefois, que « l'expertise foncière a été réalisée par l'expert géomètre, lequel a transmis les résultats de son enquête à la DRAG. Celle-ci a saisi, à son tour, les services des domaines qui ont établi le prix du mètre carré à la base de la réglementation en vigueur ». Sans baisser les bras, les expropriés avouent encore qu'ils n'ont plus aucune ressource pour vivre. « Nous travaillions la terre pour vivre et maintenant, depuis qu'on a perdu nos terres, on n'a plus rien, on chôme », clament-ils. Cette affaire a, en effet, fait l'objet de plusieurs réunions au siège de la daïra entre les expropriés et les responsables en charge de ce dossier sans qu'une solution ne soit trouvée. La modique somme de 100 DA le mètre carré qui a été proposée à ces expropriés pour être définitivement dépossédés de leurs terres n'a pas été du goût de ces derniers, lesquels comptent désormais recourir à la justice pour faire valoir leurs droits. A cette épineuse question des indemnisations qui tardent à trouver une issue favorable, les habitants de Ouled Arbi disent avoir également été victimes d'un autre blocage qui les empêche de bénéficier des projets de la construction rurale. « L'exigence du titre de propriété nous bloque pour avoir accès à la construction rurale », indiquent-ils dans ce contexte. Faisant remarquer que la population de cette localité est estimée à quelque 7 000 âmes, nos interlocuteurs ont fait part de leur souhait de voir la réalisation d'un CEM se concrétiser pour leurs enfants scolarisés dans des conditions difficiles à El Milia. Ces élèves, au nombre de 400, font justement face au manque cruel de transport scolaire pour pouvoir rallier leurs établissements respectifs. Pour le reste, le quotidien des habitants de cette localité est meublé par quelques occupations, entre autres, l'élevage de quelques vaches de la race locale et le travail de petits lopins de terre. Verdoyante et respirant la fraîcheur de la nature forestière de la région, Ouled Arbi, cette localité qui a vécu dans la peur et poussé ses habitants à l'exil, semble retrouver un calme ayant permis le retour de ceux qui l'ont fuie. Pour renforcer la sécurité, disent nos interlocuteurs, il est souhaitable qu'un détachement de la garde communale soit créé un peu plus loin à Sidi Yahia.