L'atmosphère empuantie du chef-lieu est due justement à la fiente des volatiles, connue pour ses vertus en matière d'engrais; cette fiente subit un séchage sur des parcelles de terrain pour être ensuite vendue aux propriétaires de palmeraies, dans le sud, ce qui oblige les gens à se «terrer» chez eux par cette période de grandes chaleurs. Un jeune nous confie que cette situation dure depuis plusieurs années, et que tous les moyens ont été utilisés pour pallier à cette incommodité. Ajoutez à cela les difficultés respiratoires dont souffrent les personnes âgées et les enfants en bas âge, dues à l'inhalation de gaz émanant des déchets de volatiles. La briqueterie est l'autre source de malheur des habitants de la commune, qui souffrent de la présence permanente de poussières émanant de l'usine fonctionnelle H24. Un autre jeune dira dans ce sens : «Les ménages ne peuvent pas étendre leur linge dans une atmosphère poussiéreuse. Certes cette usine nous est d'un grand apport en matière d'emploi et de développement de notre région, mais les désagréments et l'atteinte à l'environnement sont des aléas auxquels il serait utile de trouver les solutions appropriées, telle que l'installation de filtres et de collecteurs de poussières. Avec la mise en service incessante d'une deuxième briqueterie et d'autres poulaillers en phase d'achèvement, ces solutions rapides s'imposent». Le transport constitue l'autre épine «au pied de la population». D'abord, il s'agit de la vétusté de la majorité des véhicules de transport collectif (J 9), à la limite de la casse, ensuite du tarif appliqué , ce que ne comprennent pas les citoyens, qui payent 15 DA de Tréat à Berrahal pour une distance de 8 km, alors qu'il est demandé 25 DA de Berrahal à Annaba, et ce pour 30 km. «Il n'y a pas de logique !» lance un jeune chômeur, qui ajoute qu'à partir de 17h on ne trouve plus de moyens de locomotion, mis à part les «taxieurs clandestins», qui dictent leur loi. Ainsi, un vieil homme nous raconte sa mésaventure relative au manque de transport ; ayant eu un malaise durant la nuit, il a été obligé de louer les services d'un taxi clandestin pour 1 500 DA, l'attente comprise, car le retour n'est pas assuré. Après être passé en consultation au centre de santé de Berrahal, il n'a pu acheter les médicaments prescrits par le médecin, faute d'argent, ce qui nous emmène à évoquer le problème de la salle de soins, unique recours pour les malades de la région, laquelle ferme à 14h, et celui du seul médecin généraliste assurant les consultations pour une population estimée à environ 8 000 habitants, et qui ne travaille que 3 heures par jour, généralement de 9h à 12h, selon des citoyens rencontrés. Un jeune homme, Farouk, nous confirme qu'après ces heures, ils sont obligés de se déplacer au centre de santé de Berrahal pour se faire soigner, même pour un bobo.