Cet important projet qui a été réalisé pour un montant de 60 milliards de dinars permettra de fournir quelque 100 millions de mètres cubes par an à Oran et 55 millions de mètres cubes à Mostaganem. L'enjeu majeur de la réalisation du MAO, sur lequel sont à pied d'œuvre des entreprises françaises, italiennes et turques, est de combler définitivement et pour de longues décennies le déficit en eau potable enregistré à Oran et les wilayas limitrophes, a fait valoir le ministre des Ressources en eau. Cette région du pays a toujours été en proie à un stress hydrique en raison du faible taux de pluviométrie. Le taux de remplissage des barrages ne dépasse pas les 38%. Mais les déboires des habitants de l'Ouest devraient prendre fin avec la mise en service du MAO. Le ministre a insisté sur l'importance de cet ouvrage en soulignant que le projet s'inscrit dans le cadre d'une stratégie régionale de développement en mesure de multiplier les ressources hydriques, notamment potables, au profit de plusieurs wilayas. Le MAO mobilisera annuellement 155 millions de mètres cubes d'eau, grâce à des apports des barrages du Cheliff et de Keddara. Ces apports seront transférés grâce à un ensemble d'installations dont des réservoirs de stockage, des stations de traitement, de pompage et de distribution pour être acheminés vers deux réservoirs secondaires de stockage à Mostaganem d'une capacité de 60 000 m3 chacun, et quatre autres à Oran de même volume, a ajouté M. Sellal. Mais l'approvisionnement à travers ce projet n'est que provisoire. En effet, il est prévu à long terme, selon une source proche du ministère, que ces ressources soient affectées à d'autres wilayas, notamment là où l'agriculture est florissante après la réalisation de la station de dessalement de Megtaa qui couvrira la quasi-totalité des besoins d'Oran, estimés à 350 000 m3 par jour dont seulement 65% sont comblés actuellement. D'autres projets sont en cours de réalisation pour soulager la capitale de l'Ouest des problèmes qu'elle rencontre en matière d'approvisionnement en ressources en eau, rappelle le représentant du gouvernement. Il s'agit entre autres de la station de traitement et de dessalement de l'eau de Mers El Hadjadj, à l'est d'Oran, qui dispose d'une capacité de production de 500 000 m3/jour, et une station similaire à Mostaganem dont la production quotidienne dépassera les 100 000 m3 d'eau de mer dessalée. «Ces deux projets participeront au développement des secteurs agricole et industriel dans la région alors que le MAO est essentiellement affecté à couvrir les besoins en AEP», a noté le ministre qui signalera au passage que les prélèvements des barrages des wilayas limitrophes, pour satisfaire la demande de la wilaya d'Oran, cesseront dès l'entrée en service du MAO, qui couvrira amplement la demande de cette collectivité. «Les réserves de ces barrages, à l'instar du Fergoug et Bouhanifia (Mascara) et Beni Bahdel (Tlemcen) seront destinées à couvrir les besoins des populations de ces wilayas», a-t-il indiqué. Il a rappelé en outre que son département confiera la gestion des ressources hydriques à une entreprise espagnole spécialisée dans le domaine «pour mieux valoriser les ressources et les équipements techniques».