AlgerLibrairie des Beaux-arts : Alger Dans la catégorie des romans, nous recommandons particulièrement à nos lecteurs :Un désir d'Orient d'Edmonde Charles-Roux, membre de l'Académie Goncourt. Cette biographie romancée relate la vie d'Isabelle Eberhardt, une femme de légende à la vie et au parcours fascinants. De ses origines russes, à sa passion pour l'Algérie, en passant par sa conversion à l'Islam… autant de mystères autour de cette femme qui est un véritable mythe. Une histoire à découvrir ou redécouvrir absolument ! (Ed. Livre de Poche, Paris, 2002, 608 pages, 800DA). Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio d'Amara Lakhous, Un texte savoureux mêlant intrigue policière au cœur de Rome et délire lyrique d'un réfugié politique musulman broyé par la société italienne toute faite de pizza, de maffia et de commedia dell'arte confondues. Il y a du Fellini et du Camus dans ce beau texte d'un jeune romancier algérien qui promet beaucoup. A lire absolument ! (Ed. Barzakh, Alger, 2008, 152 p. 400 DA)Chroniques du menteur de Boris Vian. Ecrivain iconoclaste, chroniqueur éphémère de la revue Les Temps Modernes de Jean-Paul Sartre, génie touche-à-tout, Boris Vian a commis dans les années 40, ces savoureuses chroniques « politiquement incorrectes » qui gardent toute leur saveur aujourd'hui encore. (Ed. Livre de poche, Paris, 2006, 128 p. 500 DA). Ombre sultane d'Assia Djebar, membre de l'Académie française. Dans l'Algérie des années 70, deux femmes pourtant rivales s'unissent dans l'affirmation de leur condition féminine, pour vaincre un environnement hostile. (Ed. Livre de poche, Paris, 2008, 224 pages, 630 DA). Pour les adolescents et les jeunes, nous avons retenu : El Amir Ess'ghir (Le Petit Prince) d'Antoine de Saint-Exupéry Un petit bijou de la littérature mondiale qui n'est peut-être plus à présenter. Traduit dans environ 200 langues c'est un best-seller mondial. Voici enfin son édition en Algérie dans une traduction en arabe dialectal algérien. Pour les enfants et les adultes qui le sont restés. (Ed. Barzakh, 2008, 95 pages, 300 DA). Enfin, pour les enfants seulement (en principe !) : Sous le figuier de Sabine et Saddek El Kebir. Un conte semé de surprises, de poésie et de magie avec de belles illustrations. A faire découvrir aux petits dans trois éditions au choix, en arabe, en kabyle et en français. (Ed. Lalla Moulati, Alger, 2003, 40 pages). Les lectures d'été peuvent être aussi sérieuses et un bon essai ou une bonne biographie peuvent apporter des découvertes intéressantes :L'Algérie assassinée de Hocine Benhamza, L'auteur, fils de spahi, découvre la démocratie dans les réunions de tadjmaat, les valeurs républicaines à l'école de Jules Ferry, l'idéalisme au collège des Pères Blancs des Ath Yanni et l'engagement dans le combat pour l'indépendance. Agent de liaison de Krim Belkacem et Abane Ramdane, puis cadre de l'administration après l'indépendance, il a traversé le siècle dernier en témoin et acteur des évènements majeurs de l'histoire de l'Algérie moderne. (Ed. INAS, 2008, 364 p. 700 DA).Bonnes vacances à ceux qui en prennent et bienvenue à tous dans votre librairie au 28, rue Didouche Mourad. 16000, Alger. Tél. 021 63 40 14. E-mail : [email protected] Espace Noun à Alger Voici nos coups de cœur en littérature : La fête des masques de Samy Tchak, (écrivain togolais). Epoustouflant. A lire absolument. Le décor, «ce qui nous sert de pays», l'Afrique, l'Amérique latine,…. là où la vie est piétinée par des dictateurs arrogants vulgaires et vils. Sami Tckak réussi à saisir la beauté des plus démunis au plus fort de leur désespérance. Une femme, Alberta, au centre du récit, nous saisira par un des plus violents et plus émouvants monologues dit d'outre tombe «sur ce qu'est le métier de vivre» pour une femme. Après avoir «tchaké», on se tait et l'on rougit de ses propres lâchetés. Ames délicates, s'abstenir. Si vous ne marchez jamais dans la rue, abstenez vous également. (Ed. Apic, Alger, 2007, 125 p. 400 DA). Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio d'Amara Lakhous. De la fraîcheur, de la dérision, un vrai plaisir. Un roman sur l'exil, sur la peur de l'autre, une belle caricature de cette Europe et de ses frayeurs imbéciles. (Ed. Barzakh, Alger, 2008, 152 p. 400 DA). Parmi les essais, nous proposons trois titres à lire absolument, tant ils se complètent du point de vue de leur thématique et de la réflexion qu'ils engagent sur l'état du monde aujourd'hui et les véritables enjeux que cachent les concepts de modernité, de démocratie de devoir d'ingérence humanitaire. Un retour aussi sur l'histoire pour comprendre ce que colonisation veut dire… Il s'agit de: L'impérialisme humanitaire de Jean Bricmont (Ed. Apic, Alger, 2007, 650 DA) et Le nettoyage ethnique de la Palestine de Ilan Pappe, Ed. Apic, 2008, 385 p. 800DA ainsi que Le Grand Moyen-Orient, Guerres ou paix, plaidoyer pour une nouvelle révolution arabe de Hocine Belalloufi (Ed. Lazhari Labter, Alger 2008, 309 p.). Bienvenue pour découvrir et se renseigner au 9 rue Chaabani (ex Rabah Noël), Alger. Librairie Flites àMédéa. Notre objectif est de rapprocher le livre de nos amis lecteurs et lectrices et d'encourager la lecture durant cet été. Je conseille à nos lecteurs de lire certains livres choisis pour eux. Dans la littérature algérienne, par exemple : Entendez-vous dans nos montagnes de Maïssa Bey. Cet ouvrage propose une édition bilingue inédite d'un texte paru en 2002 en français comme en arabe. Cet histoire vécue par l'auteure elle-même se déroule dans un train, quelque part en France, entre un vieil homme français et la narratrice algérienne. A travers cette rencontre, elle retrouve le souvenir de son père mort sous la torture en 1957. Ed. Barzakh, Alger, 2007. 150 p. Prix : 350 DA). La Kahina de Gisèle Halimi. Au terme d'intenses recherches, l'écrivaine redonne vie à cette reine de l'Aurès qui au VIIe siècle résista aux troupes de général arabe Hassan. Un livre qui retrace cette tragédie romanesque avec passion et talent.( Ed. Barzakh, Alger, 2007. 256 p. Prix : 500 DA). La ferme des Animaux de George Orwell. C'est une histoire passionnante. Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime et déclarent que «tout ce qui est sur deux jambes » est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. . Aucun animal ne portera de vêtements, ne dormira dans un lit, ne boira d'alcool, ne tuera un autre. Tous les animaux sont égaux. Le temps passe et la pluie efface les commandements écrits. L'âne, un cynique, arrive à déchiffrer : tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté), il y en a qui le sont plus que d'autre. (Folio, Paris 2005 ; 151 p. Prix : 250 DA).Pour la jeunesse nous proposons de découvrir Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. Publié pour la 1ère fois en 1943 (Editions Reynal et Hitchcock), il est édité pour l'Algérie, par Flites Editions, Médéa. (112 p. Prix 120 DA). Cette histoire merveilleuse est une quête allégorique de la fraternité. Le Petit Prince, épris de sa rose qu'il croit la seule de son espèce, constate son illusion en quittant sa petite planète et en voyageant, découvre d'autres roses semblables à la sienne. Un ouvrage apprécié des enfants comme des adultes. Le Secret de la Pyramide de Mary Pope Osborne. Une histoire mystérieuse et d'aventure parmi d'autres dans la même série. Tom et sa sœur Léa découvrent l'Egypte ancienne, guidés par un mystérieux chat noir. Ils entrent dans une pyramide et se retrouve nez à nez avec le fantôme de la reine Hutépi. Qu'attend d'eux la reine morte ? Est-elle dangereuse ? (Ed. Bayard Poche. Série «La Cabane Magique», 2002. 73 p. Prix : 180 DA. Alexandre le Grand de Jean Birgham, traduit en arabe .par Rédha Sousane. Alexandre le Grand rêve toujours de gouverner le monde et dirige sa prestigieuse et grande armée, de l'Europe vers l'Asie. Rien ne pourra l'arrêter… (Ed. Dar Al Madjani, Beyrouth, 64 p. 380 DA). Un vrai livre de jeunesse dans une collection « La vie des célèbres », d'une cohérence fascinante où l'ont peut lire aussi, entre autres, Cléopâtra de Jean Birgham en version arabe également (même nombre de pa Librairie Kalimat à Alger Quelques bonnes lectures pour se délecter pendant les vacances sans se prendre la tête: Le Guerrier solitaire de Henning Mankell, écrivain suédois. Un polar hors normes et un auteur, maître incontesté du roman policier. A lire ou à découvrir absolument. L'énigme (meurtres en série et suspense) est tellement bien menée par l'auteur que celui-ci nous tient en haleine du début jusqu'à la fin. C'est aussi une manière de découvrir un aspect de la société suédoise qui n'est pas aussi parfaite qu'on le croit. (Ed. Seuil ou Succès du Livre. Prix abordable). Ensemble c'est tout d'Anna Gavalda. Un phénomène de librairie en France. Auteur de best sellers, elle concocte des livres qui, selon une psychothérapeute, «mettent du baume au coeur et consolent». Ce livre est son troisième titre à succès. Il a été adapté en film par Claude Berri mais son succès s'appuis sur une écriture résolument moderne, délurée et néanmoins pleine de tendresse, qui plaît à tous .Le roman est une simple histoire d'amour qui met en scène quatre paumés, des éclopés de la vie comme elle dit.” Avec les mots de tout le monde, Ecrire comme tout le monde. C'est du Gavalda. Une relation dangereuse de Douglas Kennedy, auteur américain connu dans le monde par ses best-sellers et bien implanté dans nos librairies. En gros, c est une histoire d amour qui commence banalement et qui finit tragiquement. Les romans de Douglas Kennedy sont riches de rebondissements. L'histoire captive tout de suite dans la mesure où les deux antagonistes s'affrontent continuellement, chacun défendant ses intérêts. On y découvre le savoir-vivre rigide des Anglais face à celui trop cool, voire plouc, des Américains. (Ed. Pocket Prix abordable). Pour la littérature algérienne, nous recommandons: La dernière prière de Hamid Grine qui n'est plus à présenter. On retrouve dans ce roman les agitations de la société algérienne à travers son personnage, Hawas, partagé entre sa foi et ses passions. (Ed. Alpha Design, Alger. Prix promotionnels sur toute la gamme de cet éditeur durant tout l'été).A découvrir : Choc des Civilisations pour un Ascenseur Piazza Vittorio d'Amara Lakhous. Roman atypique et parcours original, mi-polar, mi-comédie. D'abord écrit en arabe puis réécrit en italien et édité en Italie, il a connu un succès retentissant avec plusieurs Prix à la clé. Une adaptation au cinéma est en cours. (Ed. Barzakh, Alger). A lire et à faire lire aux enfants pendant les soirées d'été : La Rose de Lumière, Contes de Kabylie de Djouher Khater avec des illustrations de H. Mechemache. (Casbah Editions. Prix abordable). Et bien sûr des dizaines d'autres ouvrages dans tous les genres à découvrir dans notre librairie. Bienvenue au 27 avenue Victor Hugo Alger. Librairie générale à El Biar Pour une lecture à la fois «digeste» et instructive, nous proposons trois romans édités en Algérie : La Kahina de Giselle Halimi. C'est une version romancée de l'épopée extraordinaire de la femme exceptionnelle que fut la Kahina. Giselle Halimi à travers une fresque historique de la vie pour le moins tumultueuse de cette reine berbère; à la tête de son armée lors de la conquête arabe de l'Afrique du Nord nous retrace ses luttes héroïques et son destin personnel (Ed. Barzakh, 260 p. 500 DA). Pierre, sang, papier ou cendre de Maissa Bey: Dans un style dépouillé, où se mêle parfois l'ironie, Maissa Bey nous relate l'occupation française de l'Algérie. Depuis le débarquement en 1830 à Sidi Fredj jusqu'à l'indépendance du pays, la «mission civilisatrice» de la France est mise à nu. Cette mission de déculturation est décrite avec soin, comme est respectée la chronologie des évènements donnant à ce livre, un côté «roman historique». (Ed. Barzakh, 260 p. 500 DA). La prière du maure d'Adléne Meddi : Sur fond de décennie noire, l'auteur nous transporte dans les méandres des cercles politico-militaires. Le style de roman policier utilisé par l'auteur contribue beaucoup à entretenir le suspense, rendant ainsi ce livre agréable à lire. Un bouquin à lire absolument pour les amateurs de roman noir. (Ed. Barzakh, 145 p. 400 DA).Ndlr : le gérant de la Librairie générale a tenu à s'excuser de ne pas avoir pu proposer d'autres ouvrages, notamment dans les catégories essais, jeunesse et enfants, car il se trouve actuellement en France pour une formation de formateurs de libraires, un programme engagé par l'Association des libraires algériens (Aslia). Mais il invite tous les lecteurs à se rendre à sa librairie au 4, place J.F. Kennedy, El Biar, 16 030, Alger. Librairie Média-Plus à Constantine Pour cet été, nous recommandons comme lectures : Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. John R. Miller, qui a publié l'édition scolaire américaine du Petit Prince déclare : « Le Petit Prince appartient à cette catégorie de livres… qui plaisent aux enfants et aux adultes. A tous les âges, le lecteur y trouve agrément et profit ; son imagination, son intelligence et son cœur s'y plaisent et s'y exercent, y découvrant toujours une richesse nouvelle». Dans ce conte moderne, «le Petit Prince, c'est l'enfant en nous, que nous avons été et que nous ne sommes plus, mais que nous regrettons toujours». Disponible en deux versions. (en français aux éd. Média-Plus, 1995, 96 p.150 DA et récemment traduit en arabe dialectal par Lucienne Brousse et Zahia Talbi aux éd. Barzakh, 2008, 95 pages, 300 DA). Le Faiseur de trous de Chawki Amari. Entre le désert, immensité un peu effrayante qui donne à ses habitants une aura de mystère – « Là-bas, le temps et l'espace sont autres » – les vacances sont une bonne occasion pour s'évader, pour découvrir ces paysages magiques au moins par le rêve. «… Autant de personnages attachants et insolites inventés – le sont-ils vraiment ?» – par l'auteur dans ce roman. Leur point commun : le désert ; tous l'arpentent. Interrogeant les énigmes du désert. Chawki Amari mène le lecteur dans une narration à la poésie nonchalante, magique. L'auteur, géologue de formation, est journaliste-reporter, chroniqueur, caricaturiste et illustrateur. Il est également l'auteur de plusieurs textes littéraires. (éd. Barzakh, 2007, 138 p., 350 DA).Cinq fragments du désert de Rachid Boudjedra. Invitation à méditer, à regarder le désert avec l'œil intérieur. Et du temps – un regard patient, méditatif – Au-delà de l'éternelle carte-postale pour touristes, le Sahara ainsi vu prend toute sa profondeur et devient un être vivant. Leçon de contemplation qui devrait nous aider à avoir sur toute chose et sur toute personne un regard contemplatif qui les transfigure. « La nuit, il n'y a pas de désert. Tout est noir. L'espace vite happé. Vite restitué. Le sable infiltré par tout. Les plis des vêtements. Les narines. La gorge. La poitrine. ». L'œuvre de Rachid Boudjedra (une trentaine de titres) est traduite dans plus de vingt-six langues. (éd. Barzakh, 2001 et 2006, 67 p., 250 DA). Haschisch de Youssef Fadel. La région de Ceuta, pointe extrême de l'Afrique, tendue vers l'Europe. A l'horizon, Gibraltar, l'Espagne, rêve des désespérés. Une jeune fille venue d'on ne sait où. Hantée par le départ, le voyage, la fuite. Un monde interlope qui tourne autour d'elle : désœuvrés, drogués, paumés… La mer : l'évasion, l'espoir, le salut, mais aussi le danger, la mort. Roman des harraga, mais aussi poème à la vie, l'hymne à la pureté en dépit de toutes les misères. Roman du rêve et de la réalité. Né en 1949 à Casablanca, Youssef Fadel est auteur de théâtre en arabe et en français, dialoguiste de cinéma et romancier de langue arabe : Haschisch est son premier roman traduit en français. (éd. Média-Plus, 321 p. A paraître cet été. Enfin, ces trois romans de Malek Haddad, à l'occasion du 30e anniversaire de sa disparition : Le quai aux fleurs ne répond plus (préface de Nedjma Benachour), L'élève et la leçon (préface de Mouloud Achour) et Je t'offrirai une gazelle (préface de Yasmina Khadra). Constantinois, contemporain de Kateb Yacine, Malek Haddad est un des pionniers de la littérature algérienne francophone. Parallèlement à sa carrière de journaliste, il a publié quatre romans, un essai et deux recueils poétiques. Son œuvre est traduite en 14 langues.La librairie Média-Plus est sise au 1, place des Martyrs Constantine 25 000. Tél., Fax : 031.93 85 91 E-mail : [email protected] Elle est ouverte du samedi au jeudi, de 9h à 19h. Bienvenue tout cet été aux habitués comme à tous ceux qui veulent la découvrir. Librairie 1000 feuilles à Alger Le passeur de textes qu'est le libraire a pour mission première de promouvoir ces prêtres que sont les romanciers, les nouvellistes et les poètes et de travailler inlassablement à accroître et à multiplier les lecteurs. Aussi, pour toute la saison estivale que l'on ne doit pas gaspiller en bronzage idiot ainsi d'ailleurs que pour tous les autres mois de l'année, je ne voudrais pas orienter le goût du lecteur vers des titres précis, mais me contenterai de désigner des auteurs algériens qui méritent tout l'intérêt du lecteur. Je citerai donc : – Mustapha Benfodil, synonyme d'originalité et d'inspiration fraîche ; Djamel Mati, dont l'univers schizophrénique comporte des constructions psychologiques troublantes et géniales ; Amine Zaoui, qui réhabilite et donne à «l'érotisme les prestiges de l'esprit», pour reprendre ici Georges Bataille ; l'inusable Rachid Boudjedra, plus que jamais créatif et subversif ; les sagas empreintes de culture et d'art de Waciny Laaredj ; l'humour décapant et frétillant de malice et d'intelligence d'Abderrahmane Lounès, d'Abderrahmane Zakad et de Chawki Amari ; Sofiane Hadjadj, plume élégante et fine, aux élans un peu étouffés peut-être par les responsabilités du métier d'éditeur ; Maïssa Bey, qui nous invite à croire que «la première qualité du style, c'est la clarté» ; Malika Mokkedem, qui bouscule les tabous ; Ahlam Mostaghanemi,grande prêtresse qui fait la démonstration « que les livres que le monde appelle immoraux sont ceux qui lui montrent sa propre ignominie» ; Hamid Grine pour sa facilité d'écriture, la concision élégante de sa phrase et aussi pour le rappel qu'il nous fait «qu'en littérature et dans la vie, il faut être clair mais pas transparent» ; Habib Ayoub, pour ses textes intentionnellement obscurs qui ne favorisent pas la fraude ; Boualem Sansal, assurément écrivain de très haute classe, ostracisé pour des raisons n'ayant aucun rapport avec l'écriture ; Nacéra Belloula, soucieuse de faire connaître d'autres (belles* lettres algériennes ; Yasmina Khadra, auteur fécond et racé dont la réussite lui vaut des flopées d'envieux jaloux et qui arrive à réunir lecteurs et commentateurs autour de ses personnages et ses textes beaux et convaincants (je rappelle ici que le Prix des Libraires Algériens a honoré cet auteur en 2003) ; et pour terminer, je ne manquerai pas de parler de Merzac Bagtache, homme libre toujours chérissant la mer, qui occupe une grande place dans son œuvre (et qui mérite certainement d'être primé dans son pays. J'ai cité pêle-mêle des auteurs que j'aime et apprécie beaucoup et j'ai certes eu le grand honneur de recevoir la quasi-totalité d'entre eux pour des ventes-dédicaces, d'abord à la défunte librairie El-Ghazali où devait commencer l'aventure libraire, puis à la librairie Mille-Feuilles, où, contre vents et marées, j'officie depuis quelques mois … Impromptue, cette liste est évidemment très oublieuse et très lacunaire. J'y ai fatalement dû omettre de citer de très talentueux écrivains. D'autre part, comme tout être humain, l'humble libraire que je suis a aussi des coups de cœurs, des faibles que le public et les médias ignorent. C'est mon jardin secret pour ainsi dire. Je partage ces plaisirs, ces délectations livresques avec tous ceux et toutes celles qui viennent me rendre visite sans l'enseigne du Mille-Feuilles pour y déguster une pâtisserie très spirituelle. Et pour finir, je citerai deux livres bijoux dont la lecture m'a procuré de grands moments de plaisir : de La mort de l'entomologiste, de Mohamed Balhi (Barzakh), et Naïma, la grande illusion, de Yazid Kefif (Thèles), une merveille de concision et de culture orale. Lire est le début du bonheur. Sid-Ali Sekheri, libraire-éditeur (Mille-Feuilles), 26, rue Khelifa-Boukhalfa, Alger-Centre. Librairie Multilivres à Tizi Ouzou Nous vous proposons trois essais. L'été permet de disposer de plus de temps pour lire des ouvrages consistants et passionnants. L'arbre de la chance de Mohamed Attaf (prix Apulée 2007). C'est l'histoire du vieux quartier de Tizi Ouzou, la haute-ville « eddechra » où les familles se côtoient et écrivent ensemble leurs joies et préoccupations. Au quotidien, les « indigènes », comme nommés à l'époque par l'occupant français, partageaient leur condition avec solidarité. (éd. Alpha. Alger). Humanisme et Islam de Mohamed Arkoun. Cet auteur connu est docteur en lettres et professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne. Cette contribution magistrale s'efforce de promouvoir des recherches neuves sur l'Islam loin des dogmes et des clichés hérités du passé. (éd. Barzakh, Alger). Mémoires d'un Algérien de Ahmed Taleb Ibrahimi. Ouvrage en deux tomes. L'auteur a été aux premières loges durant la guerre de Libération nationale et après l'indépendance dans plusieurs gouvernements. Après un premier tome consacré à sa biographie, il consacre le second tome (1965-1978) à sa passion de bâtir, M. Taleb nous livre avec simplicité toute la complexité de son itinéraire aux hautes fonctions et responsabilités de l'Etat. (Casbah Editions). Librairie Soleil à Tlemcen A l'angle de deux rues animées, d'une belle façade, petite, au centre d'une vieille ville historique, quia été capitale d'un royaume à son nom, se tient la librairie Soleil. Créée en 1972 par l'écrivain et historien Sid-Ahmed Bouali, libraire depuis 1946. En 1994, son fils prend la relève. Au milieu de difficultés, il relance l'aventure. Cette unité libraire est tenue par quatre personnes en service constant qui gèrent un ensemble de rayons couvrant un champ de disciplines : littérature arabe, littérature française, étrangère, sciences humaines, sciences exactes, vie pratique et Jeunesse. Pour cet été, osons une suggestion utile : un petit groupe de récits monographies, biographies récentes parues sur le port des hommes qui ont influencé le cours des événements ou occupé la scène politique, une étape ou une autre de la vie nationale. Ainsi, le volumineux témoignage Messali Hadj et ses compagnons à Tlemcen (éd. Dar El-Othmania, Alger). Images fortes et scènes graves des mémoires du Colonel Zerguini dans Une vie de combats. Enfin, le rapport sur l'éducation, la culture, et la politique intérieure et extérieure de l'ancien ministre Ahmed Taleb Ibrahimi (Casbah Editions, Alger). Sur le front littéraire, le conte d'une halte éclairante et flamboyante de deux styles réflexifs et méditatifs sur la catastrophe : Vols de nuit d'Antoine de Saint-Exupéry et L'attentat de Yasmina Khadra (Ed. Sédia). Sur le rayon enfants, tellement divers, les collections de la Bibliothèque verte et rose, disponibles, sont toujours magiques… Bienvenue au 39, bis rue Ibn-Khamis Tlemcen. Téléfax : 00213(043)266 501. E mail : [email protected]