A l'approche de la fin de saison pour la culture de la pomme de terre, avec des prévisions de rendement « dépassant les attentes », à en croire certains responsables du département de Rachid Benaïssa que nous avons contacté, le ministère en charge du secteur vient de mettre en place un nouveau dispositif appelé Syrpalac 2. Ce dispositif, selon notre source, est venu colmater les brèches du premier Syrpalac (système de régulation des produits agricoles de large consommation), lancé le 10 juillet 2008, et dont la mise en œuvre a connu des difficultés sur le terrain, mettant aux prises les organismes stockeurs et certains producteurs de pommes de terre, notamment au niveau de la wilaya de Bouira. Ainsi et dans une note du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) signée avant-hier (18 mai) et adressée aux DSA (directeurs des services agricoles des wilayas), il est écrit que « l'expérience et les enseignements tirés lors de la mise en œuvre du système de régulation de la pomme de terre ‘saison 2008' ont conduit le ministère (…) à mettre en place un dispositif de régulation réajusté dans sa conception et son fonctionnement ». Dans le même document, il est précisé que le Syrpalac 2 est applicable au titre de l'année 2009. Côté technique, ledit dispositif est articulé autour de deux principaux acteurs, à savoir la SGP/PRODA (société de gestion des participations ‘'productions animales'') et l'administration agricole au niveau central et local. Ainsi, affirme-t-on, cette opération consistant en la signature d'une convention entre la SGP/TRODA et les services du ministère de l'agriculture, a-t-elle pour objectif de préserver les revenus des agriculteurs et la stabilisation des prix à la consommation, notamment en période de soudure (période où les stocks sont épuisés et les nouvelles récoltes pas encore moissonnées). M. Rachid Morsli, DSA de Bouira que nous avons interrogé, évoque « une volonté de mieux réguler le marché de la pomme de terre qui est stratégique pour l'économie du pays ». Notre interlocuteur, qui annonce une production exceptionnellement croissante pour cette saison, dira, sûr de lui, « il n'y a pas de raison pour laquelle nous allons encore acheter la pomme de terre à 100 DA/kg. C'est du passé, dès lors que la production locale satisfasse amplement les besoins de la population ». Au sujet de ce nouveau dispositif, le DSA explique que « désormais, les agriculteurs auront affaire à un seul organisme auquel ils vont vendre leur marchandise, à savoir la SGP-TRODA, celle-là qui assure le pilotage de ce nouveau dispositif à travers ses propres structures de stockage et l'intégration des autres opérateurs relevant des autres secteurs, notamment privés, avec lesquels des conventions seront signées ». Autre point pris en charge : le paiement des agriculteurs à la livraison du produit. Ce qui semble bien encourager certains agriculteurs patatiers que nous avons interrogés et qui se plaignent encore du non-paiement - l'année dernière - de leur dû. Certains, disent même avoir été arnaqués par certains organismes stockeurs privés ayant déclaré d'énormes quantités comme étant avariées. Pour cette année, avec notamment la production prévisionnelle excédentaire, les agriculteurs tentent tout de même de croire à la réussite du Syrpalac 2. La panacée, selon les responsables du secteur de l'agriculture.