C'est le quatrième et dernier d'une saga sur Alexandrie, la ville du cinéaste. L'histoire est complexement simple : Yehia, réalisateur égyptien, retrouve à l'occasion d'un hommage qui lui est rendu à New York, son amour de jeunesse, Ginger, avec qui, il avait fait ses classes à l'Institut d'art dramatique en Californie. C'est autour de cette simple histoire d'amour que se tisse le thème du rêve américain, cher à Chahine, et central dans le film. Entre amour, espoir, humiliation et déception, Yehia, son double cinématographique, lutte. Le fils américain que Ginger lui a donné, célèbre danseur, est l'incarnation de ses espoirs déçus, tout en étant la facette de cette Amérique haïe, arrogante et méprisante. La relation complexe du père et du fils est celle de Chahine et de l'Amérique, deux personnes qui se cherchent, se déchirent et finissent non pas par s'oublier, mais par surmonter la tristesse de leur amertume. Les personnages américains sont joués par des acteurs égyptiens et parlent tous arabes. Ceci se veut un appel à la tolérance et la communication de la part du réalisateur, mais qui donne au film un côté assez décalé. Les nombreuses chorégraphies renforcent cet aspect quelque peu kitch. La figure du garçon chétif, qu'était Chahine à ses débuts, très présente tout au long du film, est une main tendue vers la jeunesse. Sous les traits d'un vécu personnel, une histoire universelle se dessine, avec l'espoir pour mot d'ordre.