Une coupure des lignes téléphoniques décidée par Algérie Télécom, hier, pour une très grande partie des taxiphones d'Oran a provoqué l'ire des gérants de ce genre de commerce. Ces derniers se sont spontanément rassemblés après avoir ressenti un sentiment de « mépris » venant de « l'administration » locale de cet opérateur public. Ce mouvement de contestation, qui a littéralement débordé les bureaux d'Algérie Télécom, a été observé hier vers 15h, après la décision des responsables locaux d'Algérie Télécom de procéder à la coupure de toutes les lignes de la plupart des taxiphones d'Oran « faute de paiement de la facture concernant dix jours du mois de mai ». Seulement, les gérants des kiosques multiservices (KMS) affirment que « non seulement ils n'ont pas reçu une telle facture à part, mais plus grave, cette dernière figure bizarrement sur le détail de la facture du mois de novembre dernier. Avec en plus, comble du paradoxe, des chiffres largement surfacturés. » Un des gérants de KMS a même exhibé une facture de ces fameux dix jours, estimée à 20 millions de centimes ! Pour un autre gérant, c'étaient 50 millions de centimes ! Contactés, des agents d'Algérie Télécom ont effectivement reconnu « avoir commis une erreur », mais ils ne peuvent rétablir les lignes téléphoniques avant de rectifier ce tir. En attendant, hier dans l'après-midi, pratiquement tous les taxiphones du centre-ville d'Oran étaient fermés. Chose qui a exacerbé la colère de leurs gérants. Pour l'un d'eux, « cet acte arbitraire traduit le mépris de cette entreprise publique ». Et un autre d'enchaîner : « Cet acte bureaucratique constitue la chose la plus incohérente, la plus irresponsable, la plus incompétente et la plus improductive jamais commise par cet opérateur public. » « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette bureaucratie tire toute sa force de l'anarchie, de la pagaille et de l'arbitraire », estimait un gérant de KMS.