Proximité n Il suffit d'une virée algéroise pour constater que dans la même rue, trois ou quatre taxiphones se côtoient parfois. Les Kiosques multiservices (KMS), appelés communément taxiphones, sont estimés à 45 000 exploitations sans compter les 27 000 dossiers d'agrément en instance. Un boom qui démontre que le marché ne cède pas à la forte pression de la téléphonie mobile. Partout, les taxiphones pullulent, tout comme les «épiceries du coin». Leur répartition au niveau national n'est pas assez segmentée du fait que les exploitants de KMS préfèrent s'installer sur les grandes artères commerciales. Rien qu'à Alger, les taxiphones se taillent la part du lion dans les plus importantes communes avec parfois des petites boutiques qui ne dépassent pas les deux mètres carrés. Cette façon d'improviser ce commerce arrange bien certains exploitants qui ne se soucient guère de l'apparence de la boutique ni de l'hygiène ou de l'accueil qui laisse à désirer. Dans les grandes rues commerçantes de la capitale, les taxiphones sont bien équipés et disposent d'une enseigne lumineuse ; un jeune homme affiche un sourire pour attirer les clients. «Nous travaillons parfois jusqu'à 22 heures et en été jusqu'à minuit. C'est fatigant à la longue», nous confie un jeune exploitant installé à la rue Ben-M'hidi. Ce dernier tient à préciser que «le tarif appliqué à la minute ne dépasse pas les 3 DA selon la dernière réglementation». Il est à retenir que l'autorisation d'exploiter un taxiphone ouvre droit à 5 ou 6 lignes pour le propriétaire de ce commerce. Les gérants paient les frais de communication et d'abonnement sur les lignes fixes. Les KMS reçoivent une ristourne de 30% des revenus générés par les appels. L'aménagement et les conditions d'accueil ne sont pas les seules anomalies relevées dans les KMS. Une virée dans les rues d'Alger suffit, en effet, pour constater que, parfois, trois ou quatre taxiphones sont déployés dans la même rue. Ils font fi des règles de l'urbanisme commercial qui, pourtant, oblige un commerçant à ouvrir une boutique 300 mètres plus loin que son concurrent direct. C'est d'ailleurs la direction d'Algérie Télécom qui précise que «le non-respect de cette distance autorisée entre deux taxiphones font que les multiservices poussent comme des champignons». Certains gérants prétextent qu'ils n'ont pas le choix vu la cherté des loyers. Ce n'est pas le seul argument puisque certains se sont vite reconvertis en exploitants de KMS sans tenir compte de leurs voisins qui avaient investi, avant eux, ce créneau.