C ‘est une «gueulante» qui se multiplie sans cesse sur les plages. Les baigneurs, les pêcheurs, les plongeurs, tout le monde en a ras-le-bol. Les plaintes sont continuelles mais rien ne change. Cette haine du jet-ski est alimentée par le comportement des jet-skieurs eux-mêmes et l'inefficacité de la législation en matière de contrôle des engins flottants et nautiques. Tout d'abord, nombreux sont les utilisateurs de scooters des mers qui ne portent pas de gilet de sauvetage alors qu'il est obligatoire. de plus, il faut avoir 16 ans et être titulaire d'un permis de navigation, mais n'importe qui peut louer un jet-ski au noir sans que l'âge soit demandé. Ce qui est le plus impardonnable, c'est le périmètre de sécurité qui n'est absolument pas respecté, car la moto de mer ne doit pas approcher la plage à moins de 300 m, mais ces inconscients viennent pratiquement jusqu'au bord, frôlant les enfants qui jouent paisiblement. Sans compter les plus dangereux qui rasent à toute vitesse les petites barques, les planches à voile ou les pédalos. L'utilisateur du pédalo, par exemple, se retrouve submergé par une trombe d'eau, pour quelles raisons ? Il l'ignore. quant au jet-skieur, lui, satisfait de sa performance, a un fou rire de jubilation. L'animosité des pêcheurs est, elle aussi, de plus en plus considérable. L'irrespect des jet-skieurs est tel, qu'ils effleurent les rochers, emportant avec eux les filets des cannes à pêche. Un jeune pêcheur scandalisé par l'attitude impertinente de ces «délinquants de la mer», a fabriqué un lance-pierre et menace avec irritabilité : «La prochaine fois qu'il y en ait un qui s'approche de trop près, je le bombarde avec mon lance-pierre ! J'en ai marre qu'il me gâche le plaisir que j'ai à pêcher. On fait exprès de choisir un endroit paisible dans les rochers pour pouvoir méditer en paix et là, le jet-ski vient nous déranger. Car non seulement il y a le bruit, le fait qu'ils emportent nos cannes à pêche mais surtout la pollution que dégage leur engin est nocive pour les poissons.» Ce jeune pêcheur est exaspéré et s'inquiète de la vie aquatique à venir, si ces motos de mer continuent à «squatter» les eaux. En interrogeant ces jet- skieurs pourquoi ils ne vont pas au large et s'adonner à leurs jeux, la réponse n'est pas très claire. Un jeune jet-skieur, le regard fuyant, tente d'esquisser une réponse : «Pourquoi on n'aurait pas le droit d'aller là où on veut ? La plage est à tout le monde ! Et on n'est pas fou, on voit les obstacles, on ne va pas passer sur la tête d'un baigneur, on va doucement.» Pourtant la législation est claire : en aucun cas, un jet-ski n'a le droit de s'approcher des bords des plages. alors pourquoi ces derniers s'obstinent-ils à se conduire de la sorte ? Pourquoi venir effleurer le sable alors que la méditerranée leur offre de vastes étendues sensationnelles ? Quel intérêt trouvent-ils à raser les nageurs ou les amateurs de pédalos ? Yacine pense avoir la réponse : «C'est pour la drague tout simplement ! Ils font les beaux gosses, car ils savent que le jet-ski plaît aux femmes. Tout ça c'est pour se montrer et le pire c'est, qu'apparemment, ça marche, rares sont les femmes qui refusent un tour ! » Le scooter des mers est effectivement très tendance car il apparaît être, avec son ami le «quad», au top des engins de l'été et ce, même s'il a le don d'en agacer plus d'un.