On voit des individus se payer ces engins pour «frimer» à des prix exorbitants juste pour épater la galerie sur des plages surpeuplées ou sur les routes les plus fréquentées, causant des accidents qui peuvent coûter la vie à certains. On se demande si les autorités concernées se sont penchées véritablement sur ce problème qui se répète chaque année. Un chef de brigade de la gendarmerie à Aïn Bénian estime que le problème est effectivement réel et mérite d'être étudié efficacement. Il entend par «étudier le problème» le renforcement des dispositifs réglementaires sur les routes balnéaires et celle des plages, en établissant une loi qui permette à l'Etat de prendre des sanctions. «Quand il s'agit d'un accident causé par un scooter en bord de mer, le problème ne se pose pas. Après l'intervention de la Protection civile installée sur les lieux, une poursuite judiciaire est entamée par la police judiciaire», explique notre interlocuteur, ajoutant que lorsqu'il n'y a pas d'accident, le conducteur de scooter ne risque pas de sanction car il n'existe pas de loi qui lui interdise de circuler au bord. «Il ne suffit pas d'exiger un permis de scooter pour pénaliser les fous de la vitesse», a souligné notre témoin. Ce qu'il faudrait, cependant, selon lui, c'est faire respecter la réglementation qui impose aux conducteurs de conduire à 300 m du bord. Malheureusement, cette réglementation n'est pas encore appliquée comme une législation. Et la réglementation ? Il est vrai que le ministère des Transports a décidé de réglementer l'utilisation des véhicules nautiques à moteur, dont les jet-skis, dans un communiqué rendu public en 2006, mais il n'en demeure pas moins que des jeunes se pavanent toujours au bord de la mer, devenant la bête noire des baigneurs. «Les propriétaires de jet-skis et autres embarcations de plaisance à moteur sont tenus au strict respect de la réglementation en vigueur fixant les prescriptions spéciales de la navigation et de l'inspection de ces engins flottants», selon le ministère des Transports. Pourtant, on voit des gardes-côtes profiter de la vue de ces engins flottants sans lever le petit doigt. Sans oublier le problème des scooters et des quads qui circulent n'importe où. Qu'en pensent les vendeurs ? Un vendeur de jet-skis à Aïn Bénian est scandalisé par le fait qu'«hormis leur audace de s'emparer du ‘'territoire'' des baigneurs, la plupart des conducteurs de jet-skis ne possèdent pas de permis de conduire, obtenu à l'école maritime de Bousmaïl, au bout de trois jours». Il poursuit que «la faute ne revient pas uniquement aux jet-scooters mais aussi à ceux qui louent les jet-skis 10 000 DA l'heure sans exiger de permis». Un vendeur de scooters dans la même commune abonde dans le même sens soulignant que nombre de clients ne possèdent pas de permis de conduire. «Nous vendons à ces individus ce dont ils ont besoin. Comme pour la vente des voitures, il n'y pas de loi qui exige un permis avant d'acheter un scooter», témoigne-t-il. Concernant les quads, le permis n'est pas exigé non plus, selon notre source, qui précise que ces engins à quatre roues ne sont pas homologués pour rouler sur route ouverte. Et pourtant… «Nous offrons malgré cela les casques avec ces engins, comme nous le faisons pour les scooters et les motos», a précisé notre interlocuteur, ajoutant que la vraie solution pour éviter les accidents liés à la folie de ces jeunes conducteurs est d'établir des arrêtés concernant les conditions d'utilisation de ces moyens de transport, en délimitant des zones spécifiques à la circulation, les conditions de conduite et surtout en veillant à ce que ces décrets soient appliqués.