Selon des témoins oculaires, une défaillance du système de freinage serait à l'origine de l'incident, surtout que le chauffeur, et voyant qu'il n'a plus la possibilité de ralentir, a préféré diriger l'engin vers le bord de la route pour éviter le barrage de police. Encore une fois, la chance était au rendez-vous, car sur le lieu de l'accident se trouve un arrêt de bus qui était heureusement vide au moment des faits. Cet énième accident d'un bus de marque de Sonacome vient s'ajouter à la longue série noire de ces engins qui sèment la mort sur la route, et survient moins de 24 heures après celui qui a eu lieu samedi après-midi à la cité Djouad Tahar, juste à la sortie de la station de bus Khemisti. Les défaillances mécaniques ont toujours été à l'origine de ces drames. L'on rappelle, à ce titre, celui qui a failli endeuiller plusieurs familles le 14 avril dernier, lorsque les freins d'un bus de marque Sonacome 100V8 ont lâché sur la descente de la cité universitaire Mentouri, causant une cinquantaine de blessés dont la majorité étaient des étudiants. La liste des blessés s'alourdira encore une fois à la veille du Ramadhan, où suite à une défaillance mécanique survenu sur un bus Sonacome K66, une quinzaine de passagers se sont retrouvés aux urgences du CHU. Ces accidents, qui se suivent à des intervalles rapprochés, ne manquent pas soulever la question lancinante de l'efficacité du contrôle technique devenu obligatoire et où l'accent a été mis sur l'inspection rigoureuse des principaux éléments de l'engin, à savoir le système de freinage, la direction et la suspension. Malgré cela, des dysfonctionnements continuent d'être relevés sur ces bus de marque Sonacome, lesquels sont toujours en circulation, ce qui induit que plusieurs engins n'ont fait l'objet que d'un contrôle de complaisance de la part de certaines agences, au mépris total de la loi. C'est d'ailleurs un constat d'échec qui a été relaté le 12 mai dernier à l'occasion de la semaine arabe de la prévention routière organisée au palais de la culture Malek Haddad. Une situation qui reflète ainsi un laisser-aller de la part des services de la direction du transport et qui alimente d'autres questions sur l'activité de ces agences privées qui se sont vues confier cette mission, alors que des conducteurs de bus et de poids lourds n'hésitent pas à se déplacer jusqu'aux agences exerçant dans les wilayas limitrophes pour se voir délivrer le fameux document qui les dispensera d'éventuelles sanctions, mais aux risques et périls des citoyens qui n'ont pas d'autre choix que de recourir au transport en commun.