Pire encore. Le bureau fédéral a accordé à son président un blanc-seign pour poursuivre sa politique de fuite en avant et de renvoyer aux calendes grecques l'application de la décision du Tribunal arbitral des sports TAS de Lausanne, instance reconnue par le Comité international olympique (CIO), les Fédérations internationales (exemple la FIFA), les Comités olympiques nationaux, les Confédérations et les associations nationales. D'ailleurs, la FAF reconnaît la compétence du TAS de Lausanne, comme l'indique l'article 68 de ses propres statuts portant le titre Tribunal arbitral du sport qui stipule : 1- «Les décisions autres que celles énoncées à l'article 64 ci-dessus des organes juridictionnels de la FAF et de la chambre de résolution des litiges sont susceptibles de recours devant le Tribunal du sport (TAS) algérien. Tout appel interjeté contre une décision définitive et contraignante est susceptible d'être soumis au TAS de Lausanne (Suisse) en respectant les conditions de saisine de cette juridiction.» 2- «La FAF peut interjeter appel auprès du TAS de Lausanne contre toute décision du TAS algérien et ce, dans le cadre des dispositions régissant le TAS de Lausanne». En s'affiliant à la FIFA et à la CAF, la FAF s'est engagée «à observer en tout temps les statuts, règlements, directives et décisions des organes de la FIFA ainsi que celles du Tribunal arbitral du sport (TAS) prises en appel sur la base de l'article 60 des statuts de la FIFA… La violation de ses obligations par un membre entraîne les sanctions prévues par les présents statuts». L'article 60 de la FIFA énonce : «La FIFA reconnaît le recours au TAS de Lausanne en cas de litige entre la FIFA, les membres, les confédérations, les ligues, les clubs, les joueurs, les officiels, les agents de matches et les agents de joueurs licenciés.» Malgré toutes ces données, la FAF fonce dans une voie sans issue. En 1993, la Ligue d'Alger avait traité une affaire identique à celle qui fait la (mauvaise) actualité, depuis mai dernier. Les dirigeants de la Ligue d'Alger, authentiques bénévoles et vrais serviteurs du football, ont rendu la même sentence que celle du TAS de Lausanne. 15 ans plus tard, la FAF a emprunté un autre chemin qui l'a conduite en Suisse et qui a débouché sur le même verdict que celui de la Ligue d'Alger. Entre-temps, la FAF a perdu beaucoup d'argent et entamé sa crédibilité pour un misérable résultat. Commentant cet épisode, un ancien acteur du football dira : «C'est une question de compétence. On l'a ou on ne l'a pas ! Les grades et titres pompeux n'ont jamais été un signe de compétence.»