Rejoindre le lotissement Abane Ramdane dans la commune de Dar El Beïda est un véritable parcours du combattant. La localité, située à la limite entre deux wilayas, celles d'Alger et de Boumerdès, n'est accessible que via la commune de Hammadi qui dépend de la wilaya de Boumerdès. En plus de cet itinéraire, la seule route qui mène à cette localité se trouve être un cul-de-sac. L'automobiliste est vite surpris par le nombre restreint de véhicules qui y passent. Cette route carrossable se termine juste à la sortie de l'agglomération, pour s'arrêter devant la clôture d'enceinte de l'aéroport Houari Boumediene. C'est ainsi que ceux qui essaieraient de rejoindre par cette route le chef-lieu de la commune, en l'occurrence Dar El Beïda, se retrouveront carrément face à un «trompe-l'œil». La ville de Dar El Beida est toutefois perceptible de loin, mais la regagner n'est nullement une sinécure. Il faut d'abord rebrousser chemin vers Hammadi, emprunter la liaison qui relie cette dernière à l'autoroute et rouler ensuite sur une quinzaine de kilomètres. Cette situation est accentuée par un manque flagrant en termes de transport. Il n'y a tout simplement pas de bus qui desservent la localité. Pour vaquer à leurs occupations, les habitants de Abane Ramdane sont contraints de faire appel aux services de nombreux «clandestins». «Nous déboursons entre 3000 et 4000 DA par mois de frais de transport», dira un habitant du lotissement, avant d'ajouter : «Cette situation ne peut durer éternellement, les autorités locales doivent trouver une solution définitive à ce problème en créant une ligne de transport en commun.». En outre, le manque de structures scolaires oblige les écoliers à se déplacer à Hammadi ou encore à Dar El Beïda. Il est toutefois mis à leur disposition des navettes qui desservent uniquement Hammadi et ce, pour les trois paliers de l'enseignement. Rappelons par ailleurs que cette localité de l'Algérois a été touchée par la décision des pouvoirs publics ayant trait à la délocalisation des habitations et des commerces se trouvant dans le périmètre de sécurité de l'aéroport. C'est ainsi qu'un certain nombre de propriétaires de maisons individuelles et de commerces ont été sommés illico presto d'arrêter toute activité ou travaux de construction, que ce soit pour ceux qui détiennent des permis de construire ou pour ceux qui n'en ont pas. Paradoxalement, il ne leur a été désigné aucun endroit de substitution, ni même la date à laquelle il devront quitter définitivement les lieux. «Nous avons été destinataires de la décision de délocalisation, sans aucune autre précision», soutient un propriétaire d'une maison qui se trouve à une centaine de mètres de l'enceinte de l'aéroport. Toujours dans l'expectative, ces citoyens demandent qu'on daigne au moins les informer sur leur devenir.