Si l'existence de personnes mal nourries dans notre pays est un fait certain, nous ne saurons pas combien elles sont. En tout cas, avec nos voisins d'Afrique du Nord, nous en comptons plus de 5 millions. En rapport avec le total mondial, cela fait 0,5%. «Ce n'est pas alarmant», estiment certains. Dans le monde, 180 millions de personnes sont dans l'incapacité d'assurer leur alimentation quotidienne «en dépit du fait admis que le volume de la nourriture produite, aujourd'hui, par notre planète soit suffisant pour alimenter toute la population mondiale de manière équilibrée». Le ministre a rappelé cela à l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité alimentaire qui coïncide avec le 15 octobre. Dans ce contexte, il a noté que la démographie galopante, entre autres facteurs, a tiré vers le haut la demande internationale sur le poisson sans, toutefois, que la production mondiale, bien qu'il y ait surpêche, ne suive. Annoncé exclusivement sur le sujet de l'impact des changements climatiques sur les ressources climatiques, M. Mimoune n'en touchera qu'un mot. «En l'absence de prise de conscience et de réaction adaptée, il y aura plus d'êtres humains à nourrir qui tendront à surexploiter les ressources naturelles et dont les activités accentueront le phénomène de réchauffement climatique», déclare-t-il. Il en veut pour mise en garde celle de la FAO : «Les variations de température et d'autres éléments résultant des changements climatiques auront un profond impact sur la pêche et l'aquaculture, avec des conséquences significatives sur la sécurité alimentaire à travers le monde.» Pour préserver le stock national et assurer son développement durable, le ministère de la Pêche, qui accorde de l'intérêt à l'aquaculture, s'est doté d'un schéma directeur de développement à l'horizon 2025 et d'une «carte de recherche». Le secteur attend de se doter aussi d'un navire de recherche servant à l'évaluation des ressources halieutiques nationales. Les estimations se font actuellement sur la base d'un potentiel halieutique maritime national estimé à quelque 220 000 t par an, essentiellement des ressources pélagiques (sardines, allaches et saurels) complétées par les ressources démersales (rougets, merlus, crevettes et sépias), soit plus de 430 espèces de poissons. Sur le plan méditerranéen, ce potentiel semble appréciable puisque les 27 pays, dont l'Algérie, émargeant au CGPM, organe subsidiaire à la FAO, comptent 1,4 million de tonnes/an. Cependant, la cherté du poisson pose problème chez nous et remet en cause l'ambition du secteur à contribuer à la sécurité alimentaire. «Les prix fluctuent et dépendent de plusieurs paramètres», répond le ministre. «Parfois, les pêcheurs déversent leur production dans la mer pour maintenir les prix, comme ce fut le cas à Mostaganem», ajoute-il, en rappelant qu'à Jijel la sardine a été vendue à 10 DA le kilo.