Dégâts - La pêche à la dynamite détruit non seulement les stocks de poissons migrateurs comme les demersaux, mais surtout menace l'existence même des différentes espèces de la faune et de la flore marines des côtes algériennes. Pour développer le secteur et l'intégrer dans la dynamique du développement national, un programme devant permettre la production de quelque 274 000 tonnes de poisons a été mis en place par le ministère de tutelle. Lancé depuis l'année 2000, ce programme, intitulé «Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture», vise à valoriser la ressource halieutique, tant maritime que continentale, pour atteindre à l'orée 2025 une production d'environ 221 000 tonnes pour la pêche maritime et 53 000 tonnes pour la pêche continentale à travers les différents projets d'aquaculture. Un projet ambitieux, mais qui, selon les spécialistes, n'a pas encore atteint ses objectifs. Selon un récent bilan du Syndicat national des marins pêcheurs, seuls 25 % des ressources halieutiques disponibles sont exploitées. «Non, il n'y a pas de surpêche en Algérie», estiment des membres du Syndicat national des marins pêcheurs, qui pointent cependant leurs accusations sur certaines méthodes de pêche répréhensibles comme la pêche à la dynamite. Il va sans dire que celle-ci détruit non seulement les stocks de poissons migrateurs comme les demersaux, les poissons sédentaires près des côtes, mais surtout l'environnement marin, et donc menace l'existence même des différentes espèces de la faune et la flore marines des côtes algériennes. Pour autant, du beau poisson, cela existe sur nos côtes et les chaluts qui vont toujours aux mêmes cales depuis près d'un siècle, faute de recherches de nouvelles cales, rapportent quotidiennement de beaux spécimens, même s'ils «vendent chèrement leur peau». Badèches, mérous, rougets de roche, pagres, dorades, dentis, bars, langoustes, merlans et autres crevettes royales. A plus de 1 000 DA le kg, ce type de poisson arrive cependant rarement dans l'assiette des salariés moyens, qui «ne parviennent même pas à consommer plus d'une fois par semaine un kilogramme de sardines», estime un habitué des marchés aux poissons à la pêcherie d'Alger où quelqu'un avait dit, il y a longtemps, comme une terrible prémonition, que «la sardine est sortie prendre un bain de soleil du côté de la plage du Bastion 23. Le poisson est devenu, en attendant la concrétisation des projets du ministère de la Pêche, «un produit de luxe» en Algérie, et le taux de consommation, selon les exigences de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), reste très bas, avec seulement 5,5 kg par habitant et par an.