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La quête d'un père
Publié dans El Watan le 23 - 10 - 2008

Né à Nice en 1940, d'un père anglais et d'une mère bretonne, tous deux originaires de l'île Maurice, Jean-Marie Gustave Le Clézio, devint célèbre quand parut Le Procès-verbal en 1963 pour lequel il reçut le prix Renaudot, après avoir manqué, de près, d'obtenir le prix Goncourt.
Depuis, il a publié plus de trente livres : romans, essais, nouvelles, deux traductions de mythologie indienne ainsi que d'innombrables préfaces et articles et quelques contributions à des ouvrages collectifs. En 1980, Le Clézio fut le premier à recevoir le prix Paul Morand, pour la totalité de son œuvre, et la même année, son chef-d'œuvre, Désert lui valut un deuxième prix Renaudot. Plus tard, en 1994, il est élu plus grand écrivain vivant de langue française. Et cette année le prix Nobel de littérature est venu couronner sa dimension universelle.
Jean-Marie Le Clézio a gardé une relation étroite avec l'île Maurice. Plusieurs de ses romans se dessinent d'ailleurs autour d'elle. L'écrivain a en outre consacré des essais à plusieurs civilisations nomades avec lesquelles il a parfois partagé son existence (Indiens de Panama…).
Dans sa biographie consacrée à J. M. G. Le Clézio, Gérard de Cortanze le décrit comme un nomade immobile et non un voyageur ou un errant, un homme qui considère que «le mouvement est la seule façon d'être en harmonie avec cette insécurité continuelle, un homme qui cherche sa place dans l'univers, qui nomadise contrairement à l'errant qui n'a pas de but.»
Les nombreux voyages qu'entreprend Le Clézio se reflètent dans ses écrits. Par exemple, en Angleterre, il travaille au Procès-verbal et à Bangkok à L'Extase matérielle. L'essai biographique de Gérard de Cortanze évoque les étapes d'une vie et d'une œuvre qui s'apparentent à une longue quête : celle d'un père et d'une maison familiale perdue.
Son roman Onitsha (1991) est l'histoire d'un petit garçon qui se rend en Afrique pour y rencontrer son père médecin. Là aussi, l'auteur fait valoir ses propres expériences : «Dans Onitsha, j'ai suivi la mémoire. Mais n'ayant pas réglé cette question du père, j'ai décrit un homme un peu falot qui est un homme d'affaires plutôt gentil, pas très autoritaire. C'est un personnage de roman.
Ce qui n'est pas le cas de L'Africain – récit non pas autobiographique, mais biographique. Je dis ‘'mon père'', mais je ne donne toujours pas son nom.» L'image du père traverse toute l'œuvre de Le Clézio, de L'Africain à Onitsha en passant par Chercheur d'or, Révolutions ou La Ronde et autres faits divers. En effet, J. M. G. Le Clézio a été marqué par son voyage effectué, sur les côtes du Nigeria, à Ogoja, en 1948, à l'âge de huit ans, pour retrouver son père. Cet homme qui, dit-il, était «l'homme d'une seule passion : l'Afrique. Sa famille, ses enfants passaient au second plan » et qu'il voyait comme «un exilé de sa vie et de sa passion, un survivant».
En quête du père, il découvre, fasciné, l'Afrique : «C'est à l'Afrique que je veux revenir sans cesse, à ma mémoire d'enfant, à la source de sentiments et de mes déterminations… Désormais, pour moi, il y aura avant et après l'Afrique.» Dans un entretien avec Gérard de Cortanze toujours, dans le Magazine Littéraire (avril 2004), suite à la publication de son livre L'Africain (2004), qui «livre le secret majeur d'une œuvre», Le Clézio fait part de sa souffrance «pendant très longtemps d'être de nulle part».
Et il ajoute : «Ecrire me donnait un point de chute, une identité».
Le Clézio déclare à son interviewer : «C'est lui (son père) qui a lancé ce mode de vie : nous sommes de partout, n'appartenons à aucun endroit, nous nous arrêterons un jour quelque part mais nous ne savons pas où…». Ainsi se résume la vie de ce grand écrivain français : écrire, encore écrire, toujours écrire et, à l'instar des membres de sa famille, voyager dans le monde «devenu sa résidence ».


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