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Le Clézio, lauréat sans surprise
Prix Nobel de littérature 2008
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 10 - 2008

Confirmant l'orientation traditionnellement « idéaliste » et européenne du Nobel de littérature, le prix 2008 a été décerné à Jean-Marie Gustave le Clézio.
Confirmant l'orientation traditionnellement « idéaliste » et européenne du Nobel de littérature, le prix 2008 a été décerné à Jean-Marie Gustave le Clézio.
«Mon message, c'est qu'il faut continuer à lire des romans, a-t-il affirmé hier. Le romancier n'est pas un technicien du langage, c'est quelqu'un qui écrit, qui se pose des questions. » A déclaré Jean-Marie Gustave Le Clézio lors de la traditionnelle conférence de presse chez son éditeur Gallimard qui a succédé à la réception de son prix. Le Clézio est « l'écrivain de la rupture, de l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, l'explorateur d'une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante », a souligné l'Académie suédoise dans un communiqué, saluant l'auteur du "Procès-verbal", de "Désert" et du "Chercheur d'or". Cet homme modeste semble donc avoir été salué essentiellement pour la rupture qu'il a opéré avec son propre style «dans le voisinage du nouveau roman» et qui lui a valu le succès fracassant de son premier roman « Le procès-verbal ». Œuvre couronnée par le prix Renaudot alors qu'il était âgé de 23 ans. Peu à peu, soulignent les critiques, l'artiste a renoncé aux recherches formelles pour adopter un style presque académique. Quant à l'auteur il souligne que c'est une expérience de cohabitation de plusieurs mois avec les Indiens du Mexique et de Panama qui a changé « toute sa vie, ses idées sur le monde de l'art, sa façon d'être avec les autres, de marcher, de manger, de dormir, d'aimer et jusqu'à ses rêves ». Il déclare chercher encore la réponse à cette question qu'il se pose depuis l'enfance : si les hommes blancs n'avaient pas causé aux hommes noirs tant de souffrances, le monde ne serait-il pas meilleur aujourd'hui ? « En récompensant son œuvre, l'académie du Nobel rend aussi hommage à son humanité. » peut-on lire ça et là dans les nombreux articles parus à cette occasion.
Il n'en demeure pas moins qu'en couronnant Le Clézio, le Nobel de littérature confirme un parti pris pour la littérature européenne. Les 20 dernières années, le prix est allé majoritairement aux écrivains européens. Le prix 2007 est allé la romancière britannique, Doris Lessing. Concernant les écrivains algériens cités comme candidats potentiels, seuls Mohamed Dib et Assia Djebar ont été concernés.
Controversé pour sa ligne « idéaliste » le prix Nobel de littérature n'a jamais été décerné à des écrivains aussi importants que James Joyce, Marcel Proust ,Franz Kafka , Léon Tolstoï, Emile Zola, August Strindberg, Henry James ou encore Henrik Ibsen. Rappelons qu'en 1964, Jean-Paul Sartre a décliné le prix Nobel car il le critiquait comme « beaucoup trop tourné vers l'Occident ».
Auteur d'une quarantaine d'œuvres généreuses et humanistes, Jean-Marie Gustave Le Clézio est né à Nice le 13 avril 1940, d'un père anglais et d'une mère bretonne, tous deux originaires de l'île Maurice. Il s'est toute sa vie défini comme un exilé, avec la langue comme seule patrie.
«Pour moi qui suis un îlien, quelqu'un d'un bord de mer qui regarde passer les cargos, qui traîne les pieds sur les ports, comme un homme qui marche le long d'un boulevard et qui ne peut être ni d'un quartier ni d'une ville, mais de tous les quartiers et de toutes les villes, la langue française est mon seul pays, le seul lieu où j'habite.» Maîtrisant la langue anglaise il a choisi d'écrire en Français pour montrer son opposition à la colonisation anglaise de l'Ile Maurice. «L'arrivée en Afrique a été pour moi l'entrée dans l'antichambre du monde adulte.» écrit-il. Né à Nice le 13 avril 1940, c'est au Nouveau-Mexique qu'il réside actuellement après une vie de déplacements nombreux à travers le monde. « Je suis assez itinérant, instable, pas très sûr de l'endroit où je veux habiter. Il faut que je me rallie à une identité et pour moi cela passe par le langage écrit, par les livres. Ma vraie famille c'est dans les livres que je la trouve, c'est ma patrie. C'est un territoire, la littérature, ce n'est pas abstrait, c'est fait de souvenirs, d'objets, de paysages, de sensations. On arrive à confondre ses propres souvenirs avec ceux que l'on gagne à lire. C'est dans la pauvreté du livre que se trouve son devenir. C'est ce qui est pauvre qui a le plus de chance d'être préservé et de survivre. C'est là le secret de la littérature, c'est dans la recherche de la pauvreté, c'est à dire le manque d'effet et le manque d'apparat; en allant vers la vérité. » écrit encore Le Clézio.
K. T.
«Mon message, c'est qu'il faut continuer à lire des romans, a-t-il affirmé hier. Le romancier n'est pas un technicien du langage, c'est quelqu'un qui écrit, qui se pose des questions. » A déclaré Jean-Marie Gustave Le Clézio lors de la traditionnelle conférence de presse chez son éditeur Gallimard qui a succédé à la réception de son prix. Le Clézio est « l'écrivain de la rupture, de l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, l'explorateur d'une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante », a souligné l'Académie suédoise dans un communiqué, saluant l'auteur du "Procès-verbal", de "Désert" et du "Chercheur d'or". Cet homme modeste semble donc avoir été salué essentiellement pour la rupture qu'il a opéré avec son propre style «dans le voisinage du nouveau roman» et qui lui a valu le succès fracassant de son premier roman « Le procès-verbal ». Œuvre couronnée par le prix Renaudot alors qu'il était âgé de 23 ans. Peu à peu, soulignent les critiques, l'artiste a renoncé aux recherches formelles pour adopter un style presque académique. Quant à l'auteur il souligne que c'est une expérience de cohabitation de plusieurs mois avec les Indiens du Mexique et de Panama qui a changé « toute sa vie, ses idées sur le monde de l'art, sa façon d'être avec les autres, de marcher, de manger, de dormir, d'aimer et jusqu'à ses rêves ». Il déclare chercher encore la réponse à cette question qu'il se pose depuis l'enfance : si les hommes blancs n'avaient pas causé aux hommes noirs tant de souffrances, le monde ne serait-il pas meilleur aujourd'hui ? « En récompensant son œuvre, l'académie du Nobel rend aussi hommage à son humanité. » peut-on lire ça et là dans les nombreux articles parus à cette occasion.
Il n'en demeure pas moins qu'en couronnant Le Clézio, le Nobel de littérature confirme un parti pris pour la littérature européenne. Les 20 dernières années, le prix est allé majoritairement aux écrivains européens. Le prix 2007 est allé la romancière britannique, Doris Lessing. Concernant les écrivains algériens cités comme candidats potentiels, seuls Mohamed Dib et Assia Djebar ont été concernés.
Controversé pour sa ligne « idéaliste » le prix Nobel de littérature n'a jamais été décerné à des écrivains aussi importants que James Joyce, Marcel Proust ,Franz Kafka , Léon Tolstoï, Emile Zola, August Strindberg, Henry James ou encore Henrik Ibsen. Rappelons qu'en 1964, Jean-Paul Sartre a décliné le prix Nobel car il le critiquait comme « beaucoup trop tourné vers l'Occident ».
Auteur d'une quarantaine d'œuvres généreuses et humanistes, Jean-Marie Gustave Le Clézio est né à Nice le 13 avril 1940, d'un père anglais et d'une mère bretonne, tous deux originaires de l'île Maurice. Il s'est toute sa vie défini comme un exilé, avec la langue comme seule patrie.
«Pour moi qui suis un îlien, quelqu'un d'un bord de mer qui regarde passer les cargos, qui traîne les pieds sur les ports, comme un homme qui marche le long d'un boulevard et qui ne peut être ni d'un quartier ni d'une ville, mais de tous les quartiers et de toutes les villes, la langue française est mon seul pays, le seul lieu où j'habite.» Maîtrisant la langue anglaise il a choisi d'écrire en Français pour montrer son opposition à la colonisation anglaise de l'Ile Maurice. «L'arrivée en Afrique a été pour moi l'entrée dans l'antichambre du monde adulte.» écrit-il. Né à Nice le 13 avril 1940, c'est au Nouveau-Mexique qu'il réside actuellement après une vie de déplacements nombreux à travers le monde. « Je suis assez itinérant, instable, pas très sûr de l'endroit où je veux habiter. Il faut que je me rallie à une identité et pour moi cela passe par le langage écrit, par les livres. Ma vraie famille c'est dans les livres que je la trouve, c'est ma patrie. C'est un territoire, la littérature, ce n'est pas abstrait, c'est fait de souvenirs, d'objets, de paysages, de sensations. On arrive à confondre ses propres souvenirs avec ceux que l'on gagne à lire. C'est dans la pauvreté du livre que se trouve son devenir. C'est ce qui est pauvre qui a le plus de chance d'être préservé et de survivre. C'est là le secret de la littérature, c'est dans la recherche de la pauvreté, c'est à dire le manque d'effet et le manque d'apparat; en allant vers la vérité. » écrit encore Le Clézio.
K. T.


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