Le secteur des technologies de l'information et de la communication dans la wilaya de Aïn Defla, à l'instar des autres régions du pays, ne cesse de prendre une place importante dans la société, particulièrement pour les nouvelles générations. C'est ainsi que les cybercafés ne désemplissent pas et font le plein d'internautes, toutes catégories confondues. Et si certains gérants de ces espaces affichent des pancartes interdisant l'accès aux couples, enfants eux, attirés le plus souvent par les jeux sur la toile, se voient, en revanche, juste rappelés à l'ordre en cas de chahut. En somme, l'engouement pour internet n'est plus à démontrer et les sites et blogs à la portée des citoyens de la wilaya rencontrent un intérêt réel auprès des internautes. Pour enseigne, en termes de connexion à internet, la wilaya de Aïn Defla dispose de 10 728 accès, pour trois plateformes, à savoir Anis, Fawri et Easy, selon les données fournies par Ali Hadj Sadok, directeur d'Algérie Télécom (AT) au niveau local. Ce même responsable indiquera que le nombre d'abonnés a atteint à ce jour 7585, un chiffre en constante augmentation depuis l'entrée en vigueur des dispositions portant sur la baisse des tarifs d'abonnement à l'Adsl. Cependant, relèvera notre interlocuteur, si cette mesure de baisse des tarifs a quasiment fait quadrupler le nombre d'abonnés, elle a, en revanche, porté un coup dur au chiffre d'affaires d'AT. Cela étant, Algérie Télécom, assure son directeur local, œuvrera à mettre à la disposition des utilisateurs tous les moyens nécessaires pour faciliter l'accès à la toile, notamment en intervenant sur les aspects techniques par une meilleure sécurisation du système de transmission. Il faut dire que le réseau connaît souvent des perturbations au grand dam des abonnés, mais celles-ci, explique la même source, surviennent hors de la wilaya et plus précisément au niveau des wilayas de Chlef, Blida et Oran. Au chapitre des désagréments liés aux problèmes de connexion vient s'ajouter l'anarchie engendrée par les travaux sur la voirie effectués, selon le même responsable, sans autorisation, causant souvent des endommagements aux équipements de l'entreprise. Sur un autre plan, il y a lieu de souligner que les nouveaux abonnés désireux d'augmenter le débit de leur connexion jugent plutôt excessif le montant exigé à cet effet, c'est-à-dire 1100 DA/mois (en résidentiel) et 6600 DA/mois (en professionnel). La population rurale laissée pour compte Si, comme l'a souligné le responsable local d'Algérie Télécom, le réseau ADSL a concerné les 36 communes que compte la wilaya, en plus de l'intranet mis en service au niveau des APC et des daïras, il n'en demeure pas moins que ce sont surtout les citadins qui profitent de ce progrès et, particulièrement, les villes à forte densité de population, telles que le chef-lieu de wilaya ou encore Khemis Miliana. Cette dernière enregistre, en effet, 2899 abonnés contre deux abonnés seulement dans la commune enclavée de Belaâs (sud-ouest du chef-lieu de wilaya), alors qu'à Aïn Dem, Djebabra et El Hassania, on ne compte aucun abonné à internet à ce jour. La raison en est surtout, selon notre interlocuteur, à l'impossibilité d'accéder à un PC à cause des mauvaises conditions sociales d'une partie importante des citoyens vivant dans des zones rurales enclavées. Mais pas seulement, puisqu'on note, en outre, une certaine résistance à adopter ce mode de communication de la part de beaucoup de parents, lesquels redoutent l'impact négatif d'internet sur le comportement de leur progéniture. Par ailleurs, affirmera un autre responsable du secteur, la formule « Ousratic » n'a pas connu de succès dans la wilaya à cause de la réticence des banques, mais aussi pour des considérations religieuses émises par les familles quant au financement bancaire. En tout état de cause, pour la wilaya de Aïn Defla, AT s'est fixé comme objectif à atteindre, durant l'année en cours, l'abonnement à l'ADSL de quelque 10 000 futurs utilisateurs, pour lesquels les responsables s'engagent d'ores et déjà à améliorer les prestations. Sur un autre plan, et afin de rassurer un tant soit peu les parents, le secteur compte bientôt entreprendre une vaste campagne de sensibilisation en direction des enfants et des adolescents, en particulier au niveau des espaces internet pour mettre en garde cette catégorie vulnérable de la société, et afin de mieux la protéger.