Le blog en question présente une série de photos et de séquences vidéo récentes, des commentaires et des témoignages de la réalité de l'aménagement urbain qui a transformé cette belle ville touristique en un gigantesque bourbier. En dépit de sa création récente, ce blog connaît un franc succès de la part d'un grand public, au vu de commentaires nombreux, affluant d'Algérie et également de la diaspora colliote installée en Europe, et même de pieds noirs nostalgiques de cette presqu'île d'une beauté naturelle rarissime, mais altérée par une caste d'entrepreneurs avides de gain facile, avec la complicité des autorités, aux abonnés absents, sinon complaisantes. «Elle ressemble à une ville du Far Ouest, plongée dans la boue et les flaques d'eau en hiver, encrassée par la poussière et les odeurs mortels en été», commente-t-on. Parmi les nombreuses remarques émises, on ne trouve aucune de positive. Il y est également écrit: «Collo soufre le martyre, et les citoyens ne trouvent pas de trottoirs à emprunter ni routes leur permettant de se balader tranquillement comme jadis». Les animateurs de ce blog ont fait l'autopsie, photos et images à l'appui, des routes principales, complètement dénaturées, de cette ville, donnant matière à réfléchir aux autorités concernées, lesquelles restent indifférentes à cette amère réalité. «Collo souffre, ainsi que ses habitants, de la dictature des entrepreneurs et des services de l'aménagement local», peut-on également lire dans ce blog. Certaines photos sont présentées avec un avertissement:«certaines images peuvent heurter la sensibilité de certains d'entre vous», tant la réalité est choquante. Une photo présente un véhicule lourd à huit roues motrices embourbé, n'arrivant pas à avancer. Un autre commentaire de soutien à la pétition émane d'une personne, se disant la fille du dernier maire de l'époque coloniale, et qui a vécu à Collo. Parallèlement à cette pétition on line sur «collo.algerie.over-blog.com», le mouvement associatif local ne cesse d'attirer l'attention sur un état délétère qui frappe cette ville comme une malédiction. Pis encore, l'épidémie de «l'exploration du sous-sol» se propage aux villes voisines de Collo, peut-on encore lire. Pour terminer, on ne peut ne pas reprendre une blague en vogue chez les préinsulaires, illustrant parfaitement la réalité de l'aménagement urbain à Collo: le président américain Bush avait demandé à ses services d'espionnage de lui apporter quelques photos de la ville de Collo dans le cadre de sa «lutte contre le terrorisme» ; regardant les photos, il s'est écrié : «Mais bon sang, je ne vous ai pas demandé de bombarder cette ville !»