Un airbus d'Air France, qui effectuait la liaison Rio de Janeiro-Paris, a disparu dans la nuit de dimanche à lundi avec 228 personnes à son bord. La compagnie aérienne affirme que l'appareil a pu être foudroyé, car il était dans une zone orageuse à fortes turbulences. Paris De notre bureau A l'aéroport de Roissy, sur les panneaux d'affichage, le vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris Charles-de-Gaulle était mentionné en début d'après-midi comme « retardé » puis « annulé ». Les haut-parleurs diffusent à intervalles réguliers le message suivant en portugais, anglais et français : « Nous demandons à toutes les personnes qui attendent les passagers du vol AF447 de se présenter au comptoir à l'arrivée du terminal 2E. » Une cellule psychologique a été mise en place rapidement pour accueillir les proches des passagers de l'avion disparu entre le Brésil et la France. Le vol AF447 a disparu des écrans radar après avoir émis un message automatique signalant une panne de circuit électrique. « L'appareil a traversé une zone orageuse avec fortes turbulences à 2h (heure universelle), soit 4h heure de Paris. Un message automatique a été reçu à 2h14 (4h14 heure de Paris) indiquant une panne de circuit électrique », a indiqué la compagnie dans un communiqué. A 16h, les dirigeants d'Air France se montrent plus tranchés. « A l'heure où je vous parle, l'avion n'est certainement plus en vol, il n'a plus de réserve de kérosène. La dernière zone de contact est très éloignée des côtes », se désole Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général d'Air France. L'appareil avait quitté Rio dimanche à 19h heure locale (22h GMT) et devait arriver à 11h15 (9h15 GMT) au terminal 2E de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. L'avion transportait à son bord 216 passagers - 126 hommes, 82 femmes, 7 enfants et 1 bébé - et 12 membres d'équipage. Une majorité de Brésiliens, au moins 40 Français, et plus de 20 Allemands figurent parmi les passagers ainsi que trois Marocains et deux Libanais. L'airbus A330-200 est un biréacteur long-courrier de moyenne capacité, récent et répandu, qui n'avait encore connu aucun accident mortel en vol commercial. Grâce à son rayon d'action de 12 500 km, il est très souvent utilisé pour les vols directs intercontinentaux. L'hypothèse terroriste « est clairement écartée » par les autorités françaises. En fin d'après-midi, différentes sources ne cachaient pas qu'il n'y avait plus aucun espoir. Les autorités brésiliennes ont précisé que l'appareil se trouvait à 565 km du littoral brésilien lors de son dernier contact radio (1h33 GMT) et n'avait ensuite pas été repéré par les radars du Cap-Vert, à 450 km à l'ouest du Sénégal. L'armée de l'air brésilienne a dit entamer rapidement des recherches au-dessus de l'océan Atlantique. Des avions ont décollé de l'île de Fernando de Noronha, au nord-est des côtes brésiliennes, pour tenter de localiser l'appareil. Sans grand résultat pour l'instant. La France a de son côté dépêché sur zone un appareil qui a décollé du Sénégal, et va envoyer deux avions supplémentaires. Un navire de la marine nationale qui croise dans le golfe de Guinée a été dérouté vers la zone de recherches, mais se trouve à plusieurs jours de mer. Les recherches s'annoncent ardues. L'emploi éventuel de moyens satellitaires d'observation, outre l'étendue de la zone de recherches, serait handicapé par le fait que la zone est très nuageuse en raison des mauvaises conditions météo. Le président Nicolas Sarkozy s'est rendu à Roissy pour rencontrer les familles des passagers du vol.