Pis encore, dans une agglomération comme Ghaza, l'effet est désastreux, car le phosphore blanc se propage dans l'air et cause des brûlures au troisième degré chez de nombreux civils. Selon un rapport d'experts militaires et médicaux, cité par la télévision italienne Rai, les constatations cliniques effectuées par des médecins de Ghaza indiquent clairement l'existence, parmi les blessés, de brûlures dues au phosphore. Ils sont atteints d'éclats d'obus microscopiques, apparemment chargés de nouvelles substances chimiques qui ont le pouvoir de détruire le système immunitaire humain, causant la mort de tous les blessés touchés. D'où le risque de voir le bilan des morts s'alourdir même après un éventuel cessez-le-feu. Le phosphore est transporteur d'énergie dans les cellules des vivants. Les agriculteurs l'ont d'ailleurs abondamment utilisé comme engrais pour les plantes. Dans un communiqué, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé l'armée d'occupation israélienne d'utiliser des munitions au phosphore blanc dans la bande de Ghaza et a souligné le risque que cela représentait pour les civils proches des lieux de combat. Cependant, le phosphore blanc a un effet incendiaire qui peut brûler gravement les personnes et les structures, les champs et autres biens civils à proximité de l'incendie. «Le phosphore blanc peut incendier les maisons et causer d'horribles brûlures quand il est en contact avec la peau», a déclaré Marc Garlasco, un analyste militaire de Human Rights Watch. «Israël ne devrait pas l'utiliser dans les zones fortement peuplées de la bande de Ghaza.» Les victimes de ces attaques sont pour la majorité des enfants dont les images poignantes sont diffusées en boucle par des télévisions du monde, à l'image de cet enfant touché au niveau des yeux. Selon le Pr Aïlem, ophtalmologue chef de service à l'hôpital Mustapha, ces brûlures sont d'une extrême gravité pour la santé oculaire de cet enfant. Ce qui va provoquer une cécité irréversible d'origine cornéene non curable puisque toute la cornée est décimée. «Il s'agit de brûlures oculaires d'intensités graves. Il n'est même pas possible de lui effectuer une greffe de la cornée», a-t-il souligné. Par ailleurs, beaucoup de victimes, souffrant de brûlures sur tout le corps et surtout au visage, sont atteintes au deuxième ou troisième degrés parce que, expliquent les spécialistes, les particules n'arrêtent pas de brûler au contact de la peau jusqu'à ce quelles aient entièrement disparu et il n'est pas rare qu'elles atteignent les os. Par ailleurs, deux médecins norvégiens de l'ONG Norwac, qui viennent de passer dix jours à Ghaza auprès des blessés palestiniens, soupçonnent Tsahal d'utiliser des explosifs DIME (Dense Inert Metal explosive, explosif à métaux denses et inertes). L'emploi de cette arme en milieu urbain a pour objet de vitrifier une position ennemie, tout en restreignant les «dommages collatéraux». Mais les particules de métal projetées provoquent des amputations atroces – les membres sont sectionnés comme par des milliers d'aiguilles – et pourraient provoquer des cancers à long terme.