L'association pour la jeunesse et la citoyenneté, Med-Action, d'Akbou a choisi de célébrer la journée nationale de l'artiste en rendant un hommage à titre posthume aux artistes décédés et en tentant de faire sortir de l'oubli ceux qui n'ont pas eu la considération qui sied à leur talent. Et la région de la Soummam en compte une multitude. L'association dit avoir établi une liste de prés d'une centaine d'artistes de la chanson kabyle à qui elle rendra hommage en leur décernant le titre de « Citoyen de la culture ». Au chapitre des artistes disparus, l'on pensera à Zerrouk Allaoua, à Cheikh Arav Awzelag, à Medjahed Si Djâafar et Mohamed, à Ahmed Oumekhnache,... et tant d'autres noms qui ont laissé un patrimoine musical plus ou moins connu. Parmi les artistes encore en vie et dont certains seront de la partie, il sera question notamment d'un hommage à des ainés parmi des chanteuses et chanteurs de poids (dont ceux d'Akbou), à l'image de Cherifa, Louiza, Medjahed Hamid, Cheikh El Mahdi, Bouzerzour, Ahmed Hamou, Bahloul Allaoua, Kaci et Loualia Boussaâd, Arezki Bouzid…. La liste sera complétée par les noms d'artistes de la région qui ont apporté leurs pierres à l'édifice de la chanson kabyle à l'exemple de Oulahlou, du groupe Anza, du groupe Lions, de Abas N'Aït R'zine, …. Le titre de « Citoyen de la culture » se veut « une distinction hautement symbolique qui contribuera, en l'espèce, à lever momentanément la chape de plomb qui les entoure » écrit l'association dans un communiqué. L'hommage sera rendu lors d'une cérémonie programmée ce jeudi à la maison de jeunes Abderahmane Farès d'Akbou. Au programme : collation, prises de paroles, remise de diplômes et médailles et animation artistique. C'est par « un devoir citoyen » que Med-Action, qui boucle une année d'existence, marque la journée de l'artiste. « Un devoir de mémoire d'abord pour les artistes de cette région, bastion de la révolution et des combats citoyens, pour ceux et celles qui ont chanté avec les tripes la douleur, l'amour, la patrie » écrit l'association, sous la signature de son président Hocine Smaali. La journée de l'artiste est saisie comme une bonne occasion pour porter au pinacle des artistes déconsidérés, notamment ceux qui ont usé de la chanson pour exprimer un engagement pour des causes justes. « La chanson reste, certes, un vecteur idéal des idées et des multiples facettes de l'engagement mais à notre époque de médiatisation extrême, ce genre reste plutôt marginal. Il rendait la joie aux siens, chantant haut et fort ce qui est vécu et se dit tout bas » note l'association qui se propose de réhabiliter, ne serait-ce que le temps d'une manifestation culturelle, les artistes oubliés. Elle promet de mettre pleins feux sur « ceux qui ont sombré dans l'oubli et la marginalisation par ceux qui ne comprenaient de la culture que le folklore d'une part, et par l'absence, la carence de structures locales et de canaux d'expression, de rencontres, d'échanges et de convivialité d'une autre part » déplore Med-Action.