L'Association écologique de Boumerdès (AEB) a organisé hier et avant-hier un séminaire sur le traitement et l'élimination des déchets à la maison de jeunes Senani Saïd. Le débat a été animé par des spécialistes et des chercheurs universitaires en présence de dizaines de représentants d'associations ainsi que des responsables d'entreprises spécialisées dans l'incinération et le recyclage. Selon les organisateurs, cette initiative vise à faire connaître les problèmes liés la génération, à la détention et au traitement des déchets. Mais aussi et surtout aux techniques de leur recyclage et à la manière de leur revalorisation. Présentant une communication sur la gestion des déchets ménagers, le vice-président de l'AEB note que « l'augmentation des déchets est relié au développement urbain et la croissance démographique ainsi qu'à l'évolution des modèles de consommation et d'activité ». Selon M. Khaldoun, « il faut un tri sélectif, bien adapté et contrôlé, et la mise en place de filières de récupération à travers la mobilisation des acteurs économiques et une formation appropriée dans le domaine ». De son côté, et intervenant sur le thème du traitement et l'élimination des déchets par incinération, M. Abedelli, PDG d'Ecferal, une entreprise spécialisée dans le domaine, souligne d'emblée que l'Algérie connaît d'énormes problèmes dans le domaine et n'accorde pas une grande importance à la gestion des déchets. Axant son intervention sur l'incinération des déchets pharmaceutiques et médicaux, l'orateur souligne que « le plus grand établissement hospitalier du pays, à savoir le CHU Mustapha Bacha, ne consacre que 2% de son budget de fonctionnement à l'incinération des déchets. Aujourd'hui, l'Algérie dispose de 15 000 tonnes de produits pharmaceutiques qui devraient être transportés à l'étranger pour leur incinération ». Invité à ce séminaire, le PDG de Future World's Oil, M. El Djerouf, a expliqué aux présents, dans une brève allocution, les techniques de recyclage de l'huile usagée par son entreprise, dont une unité vient d'ouvrir ses portes dans la région de Ouled Moussa. Il a annoncé que l'Algérie consomme annuellement 200 000 tonnes de l'huile lubrifiante. Dans son intervention, l'orateur a expliqué les dangers et les effets de l'huile usagée sur de nombreuses espèces végétales, d'où la nécessité de son recyclage par distillation. Intervenant dans ce cadre, le Dr Kamel Sellami, met en évidence les effets des incinérateurs sur l'environnement et le citoyen. Ainsi, d'après lui, de multiples malformations congénitales et des cas de cancers ont été enregistrés à proximité des incinérateurs des déchets. Comme solution, on préconise la réduction du volume des déchets, la conception des incinérateurs de manière qu'ils soient conformes, la limitation d'énergie et le renforcement de la formation.