Tout Algérien digne de ce nom a dû sentir une immense tristesse doublée d'une grande colère après ce qui vient de se passer à Guelma. Un grand patriote, un héros national, vient d'être condamné à mort par la cour criminelle de cette ville. Son crime. Il a abattu un terroriste islamiste qui le menaçait. Gharbi Mohamed est un homme qui, après avoir pris les armes contre le colonialisme pour libérer l'Algérie, a répondu une seconde fois à l'appel de la patrie en mettant sur pied dans la région de Souk Ahras des groupes de patriotes pour défendre le pays contre le terrorisme islamiste. Mais la concorde civile est venue. Le chef des criminels de la région, Ali Merrad, se repent mais aspire à une chose : tuer celui qui a mené une vie d'enfer aux terroristes. Fort de la passivité des autorités locales, il menace de mort Gharbi chaque fois qu'il le rencontre. Abandonné à son sort par les services de sécurité, il décide, dans un sursaut de dignité et de légitime défense, de liquider son assassin potentiel puis se rend à la police. Certes, nul n'a le droit de se faire justice. Mais ce grand homme a de larges circonstances atténuantes, il est âgé, il a cherché à préserver sa vie, c'est un moudjahid et un chef de patriotes. La présidente de la cour n'a tenu compte d'aucun de ces facteurs et a décidé de l'envoyer mourir en prison pour les années qui lui restent à vivre, car depuis 1993, l'Algérie a suspendu les exécutions capitales. A moins qu'elle ne fasse exception avec ce cas. C'est en effet un cas rare : les peines de M. Gharbi sont allées crescendo : 20 ans de prison en première instance, perpétuité en appel et condamnation à mort pour finir. Incontestablement, ces trois verdicts sont, à chaque fois, un message politique adressé à l'islamisme par un pouvoir qui va de compromission en compromission. L'Algérie a quasiment éliminé le terrorisme islamiste. Malheureusement, l'islamisme politique a repris du poil de la bête. Des criminels sanguinaires, tels que Madani Mezrag, Ahmed Benaïcha, Mustapha Kertali, Ali Belhadjar et Zouabri se promènent librement et sont en train d'amasser des fortunes grâce à l'argent du crime. L'affaire Mohamed Gharbi pourrait faire jurisprudence. Un pouvoir ayant un grand penchant pour le wahhabisme pourrait bien faire cas de terroristes qui voudraient se plaindre de nos gendarmes, de nos militaires et de nos policiers pour peu qu'il ait les coudées franches. En attendant, un citoyen de grande valeur, qui a contribué à notre libération puis à notre liberté, croupit dans des geôles de la prison de Guelma. La société se tait. Honte à l'ONM qui est étrangement muette devant cette grave affaire qui porte atteinte à l'honneur et à la dignité et à nos moudjahidine et qui est une insulte à la mémoire de nos chouhada. Où sont les organisations des enfants de chouhada et de moudjahidine qui ne se manifestent que pour s'aplatir devant le puissant du moment et qui ne savent que demander des privilèges. « J'ai honte pour mon pays » , nous a déclaré hier une universitaire, qui nous a appelés pour exprimer sa révolte et son indignation. Elle exprime le sentiment des véritables Algériens.