Les quatre familles du quartier populaire de Bir Youcef, expulsées du logement qu'ils occupent depuis 1947 sur la base de documents fallacieux, ne décolèrent pas. Des dizaines de doléances écrites, dans lesquelles les victimes demandent une ouverture d'enquête sur les conditions de leur expulsion, ont été adressées aux responsables à tous les niveaux, dont le ministère de la Justice. Nous venons d'apprendre, par ailleurs, qu'une plainte pour « propos diffamatoire » a été déposée par l'avocat des quatre familles contre le huissier de justice chargé d'appliquer la décision d'expulsion. De leur côté, les familles, victimes d'expulsion, ont déposé une autre plainte contre le même auxiliaire de la justice pour des erreurs dans l'application du jugement. A rappeler que les familles Kadri et Djekboub ont été mises à la rue il y a quelques semaines par les forces de l'ordre suite à une décision émanant du tribunal de Souk Ahras. Le détenteur de l'acte de propriété, utilisé de manière frauduleuse, a récemment déposé plainte pour usurpation d'identité au niveau du 8e arrondissement de la sûreté urbaine. Une autre plainte avec le même chef d'accusation avait été déposée en 2008 (n°15213-08 du 03/06/2008) au niveau du 1er arrondissement de la sûreté urbaine. Les récentes expulsions, prononcées par le « solidaire » circuit judiciaire Souk Ahras-Guelma, sont perçues, à l'échelle locale, comme un moyen de dissuasion et une tentative de diluer cette grave affaire qui n'a suscité, jusqu'à preuve du contraire, aucune réaction de la part du département Belaïz qui maîtrise mal, présume-t-on, la « galaxie Souk Ahras ».