Certains expulsés se sont rendus dans la matinée à la daïra pour faire part de leurs doléances. Ils ont été sommés de se plier à la décision de justice. Le phénomène des expulsions des familles occupant des logements appartenant à des privés et qui menacent ruine ou celles qui squattent encore des terrains à l'intérieur du tissu urbain de la ville, a pris de l'ampleur ces deniers jours. Des familles entières avec paquetages et mobilier, sont jetés à la rue, parfois avec le concours des service de l'ordre ou ceux de la daïra pour faire appliquer des décisions de justice avec interdiction formelle d'ériger des habitations de fortune ou d'organiser des actions pour bloquer la circulation piétonnière ou automobile. Le dernier phénomène en date concerne l'expulsion par voie de justice de six familles composées d'une trentaine de personnes, en majorité des femmes, avec plus d'une vingtaine d'enfants en bas âge du terrain qu'ils occupent illégalement depuis 2002 et qui est situé sur le site Douar Flalis à Haï Khemisti. Ce groupe de personnes, dans un désespoir résigné, malgré les conditions de vie et la canicule qui sévit actuellement, sans parler des rongeurs et autres bêtes rampantes, ont accepté cette décision d'expulsion. Elle été ordonnée par le propriétaire du terrain qui l'avait acquis auprès des services des domaines pour la réalisation d'un opération immobilière promotionnelle dans cette nouvelle zone d'habitat située sur le Boulevard du Mellimiun. Certaines familles présentes à l'extérieur de ce site, à proximité des services techniques de SEOR, à chaudes larmes, rejettent la balle sur les autorités locales de la daïra et, notamment, sur les membres des différentes commissions de relogement qui se sont succédé. Malgré moult promesses depuis l'opération de recensement en 2002 sur le site et les différentes opérations de relogement de milliers de familles, à ce jour, rien n'a été fait. Depuis lundi, ces expulsées vivent le calvaire, sachant que leur situation s'est empirée. Ils sont sans toit, passant leur nuit à la belle étoile. Une famille de dix personnes avec sept enfants a dû confier, pour la nuit, sa progéniture en bas à des voisins de « Batimet Ettalienne », de peur que ces derniers soient mordus par des serpents ou des rongeurs. Certains expulsés se sont rendus dans la matinée à la daïra pour faire part de leurs doléances. Ils ont été sommés de se plier à la décision de justice. En attendant, on leur a promis, une énième fois, encore, que leurs demandes de logements, enregistrées depuis 1995 pour certains, seront examinées par la commission de daïra.