Les expériences précédentes ont démontré que les actions des bureaux communaux ont souvent été caractérisées par la complaisance et le subjectivisme. L'inexistence d'une carte sociale précise et globale rend aléatoire la répartition et la distribution des aides de solidarité en faveur des couches sociales défavorisées. Des familles nécessiteuses, des chômeurs, des handicapés et d'autres personnes vivant dans la précarité, ont été omis ou ignorés lors d'opérations d'aides initiées par les pouvoirs publics à l'occasion de divers événements. Les détournements des couffins du Ramadhan, qui se reproduisent d'année en année avec la complicité de l'administration et du mouvement associatif, montrent la méconnaissance des indicateurs sociaux propres à la région de Annaba. Faut-il indiquer également que des familles qui, en dépit de leur situation sociale critique, ne se manifestent pas pour bénéficier du dispositif de solidarité mis en place par l'Etat ? Certaines ne le font pas par « pudeur », préférant subir la misère et la pauvreté, d'autres savent, par contre, que ce dispositif de solidarité ne profite qu'à ceux qui ont eu la chance de s'y inscrire. Une carte sociale fiable permet aux pouvoirs publics d'intervenir et de garantir une bonne destination des aides de solidarité. Son élaboration demeure toutefois problématique à cause de l'incapacité des communes à confectionner un fichier social qui cadre avec les réalités, loin de la complaisance et du subjectivisme, avec comme perspective de servir, en premier lieu, les plus démunis et de protéger les deniers publics de la dilapidation et du détournement au profit de personnes à l'abri du besoin. L'évaluation des expériences précédentes a montré dans ce cadre que les bureaux communaux pour les activités sociales sont incapables d'agir dans la bonne direction pour atteindre les objectifs fixés à cause d'un laisser-aller concernant l'application des mesures émanant des pouvoirs publics. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Ceux ayant trait à l'application des dispositifs Blanche Algérie de soutien de l'Etat à l'emploi, du filet social et de l'agence de développement social (ADS), illustrent, on ne peut mieux, les résultats peu encourageants obtenus en matière de politique sociale au double plan de la création de revenus et de l'amélioration de l'économie locale et du cadre de vie. Partant de ce constat, il a été résolu au niveau des centres de décisions locales, de mettre au point, à court terme, une carte sociale pour les personnes démunies, de poursuivre l'assainissement du fichier des handicapés et de procéder à la formation des animateurs des bureaux communaux pour les activités de solidarité dans le but de les rendre opérationnels et plus efficaces. D'autres actions sont également prévues dans le cadre de ce programme de travail : le renforcement du contrôle préalable des dossiers des bénéficiaires du filet social, l'implication du mouvement associatif dans les opérations de solidarité et la rentabilisation des moyens humains activant au titre des dispositifs de soutien à l'emploi. Ces projections sont de nature à introduire une nouvelle dynamique à la politique sociale, à condition qu'il y ait une plus grande implication des communes et une amélioration des ressources financières destinées aux actions de solidarité.