L'impact de l'aide accordée aux couches nécessiteuses de la population au cours du mois de Ramadhan ne peut qu'être pressenti avec les échos souvent désabusés de ceux vers lesquels était normalement destinée cette action de solidarité. Cela renseigne davantage sur l'efficacité des circuits privilégiés pour la distribution des denrées alimentaires et leur capacité à les faire parvenir aux familles qui en ont le plus, réellement, besoin. Si pour le directeur de l'action sociale, malgré quelques faiblesses, l'opération s'est déroulée sous de bons auspices et promet de se prolonger dans le temps : témoins ces 227 000 repas à emporter ou servis et les 3 725 couffins distribués, la situation au niveau de la commune du chef-lieu de wilaya et toute autre et met en exergue la nature des obstacles auxquels cette entreprise s'est trouvée confrontée. Pour plus de 1 500 nécessiteux recensés à travers la seule commune d'El Bayadh, 950 couffins ont pu être réunis, 1 100 selon le directeur de l'Action sociale, pour satisfaire les 50 quartiers de la ville y compris les 12 douars qui lui sont rattachés. L'opération a donné lieu à de multiples actions de protestation des associations impliquées dans la répartition. Ces dernières, jugeant le contenu du couffin non-conforme aux déclarations précédentes des responsables en charge de cette action, puisqu'au lieu des 3 000 DA, les couffins ne contenaient que l'équivalent de 500 DA de produits. Ajouté à cela le nombre réduit des nécessiteux qui pouvaient prétendre accéder à cette aide : seulement 12 à 30% pour certains quartiers. La coordination des associations des quartiers, celle des enfants de chouhada et des victimes du terrorisme ont marqué leur désapprobation en se retirant, laissant le soin au service communal concerné de poursuivre seul la distribution du couffin de Ramadhan, avec pour seule possibilité d'identification des démunis une liste loin de refléter la réalité alors que le mois de piété n'en était plus qu'à quelques jours de sa fin. Et c'est ainsi que son rapportés les cas de ces citoyens traînant leurs couffins pour faire du porte-à-porte auprès des commerçants de la ville dans l'intention évidente de céder les produits en leur possession.