De même, ont-ils suggéré d'interdire la pêche du poisson bleu, notamment la sardine, à compter de ce mois de mai jusqu'au mois de Ramadhan et ce, à titre expérimental. Ces propositions devront être soumises au ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Le directeur de la Chambre de la pêche et de l'aquaculture (CNPA) nous dira en ce sens : «Nous nous attelons à construire un dialogue entre l'administration, les professionnels de la pêche et le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA), dans le but de préserver nos ressources halieutiques et d'assurer la pérennité de l'activité de la pêche en Algérie». Intervenant lors de cette rencontre, M. Sahi, chercheur au CNRDPA, a mis l'accent sur la question de la mise en place des récifs artificiels pour éviter le chalutage dans ces zones marines mais aussi sur le respect des textes relatifs à l'arrêt biologique, le respect des tailles minimales marchandes des espèces de poissons de mer et d'eau douce, la vérification du respect de la réglementation en matière de maillage des engins de pêche, l'interdiction de la pêche dans les zones marines protégées ainsi que la nécessité d'éviter la surexploitation des pêches. En réponse à notre question sur l'importation de la sardine de Tunisie, en dépit des gros investissements engagés par l'Etat dans l'achat de navires de pêche, le DG de la CNPA dira : «Je ne suis pas au courant de la vente de la sardine de Tunisie en Algérie, mais pour ce qui est du merlan, effectivement, ce poisson a pénétré le marché algérien car les Tunisiens ne sont pas consommateurs de merlan. Quoi qu'il en soit, la CNPA tente surtout d'impliquer les gens de la mer dans la préservation des ressources halieutiques. Il y a un manque de poissons et nous vivons une grande catastrophe», a signifié à cet effet le président de la chambre de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya de Tipaza, dans son intervention. Dans le même ordre d'idées, la question de la disponibilité et de la commercialisation de la sardine et des autres espèces de poissons qui n'ont pas atteint la taille marchande, constituent un mystère aux yeux du directeur de la pêche de la wilaya de Tipaza. L'utilisation de la dynamite par des patrons pêcheurs est un autre phénomène qui a fortement contribué à la dégradation du milieu marin, faisant disparaître la faune et la flore marine dans de nombreuses zones côtières de la wilaya de Tipaza. La préservation de l'environnement ne fait pas partie des soucis de certains nouveaux «investisseurs» du secteur de la pêche. Etrangement, les parties concernées affichent leur impuissance face à de tels fléaux.