Le repos biologique institué par les pouvoirs publics vise "la durabilité de la ressource halieutique", a expliqué, à Béni Saf, (30 km d'Aïn Témouchent), le directeur général de la chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture, Toufik Rahmani. Ce repos biologique, en vigueur du 1er mai au 31 août de chaque année, a-t-il précisé lors d'une journée de sensibilisation abritée par l'école de pêche, assure la maturité des différentes espèces de poissons pour une meilleure reproduction laquelle garantira la pérennité de l'activité de pêche. "Il faut instituer une tradition dans ce domaine avec les professionnels pour débattre de la meilleure façon de protéger ces ressources". Pour cela, a-t-il dit, " la chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture a lancé une série de rencontres de sensibilisation des professionnels du secteur sur le repos biologique qui ont déjà touché les wilayas de Tipaza et de Tlemcen notamment". Le repos biologique concerne l'interdiction de pêcher en deçà de trois miles marins, pour permettre la reproduction des espèces, a expliqué le directeur général de la chambre de la pêche qui a qualifié de "criminel" celui qui pêche en zone biologique pendant la durée du repos. Ces rencontres ont porté également, a signalé ce responsable, sur la nécessité de respecter les tailles marchandes des poissons. Il s'agit là, a précisé M. Toufik Rahmani, "d'un acte de civisme qui assure la pérennité de l'activité de pêche, sachant qu'un poste d'emploi créé en mer génère trois à quatre postes d'emploi sur terre".Concernant l'arrivage prochain d'un navire de recherche pour l'évaluation de la biomasse, M. Rahmani a invité l'assistance à "travailler en harmonie pour garantir la réussite de cette opération de sensibilisation, parallèlement aux actions de formation visant la modernisation de la pêche". Cette rencontre, qui s'est déroulée en présence de professionnels, de représentants des garde-côtes, d'entreprises de gestion de ports de pêche notamment, a été marquée par la présentation de plusieurs communications relatives au repos biologique en matière de pêche. Ainsi, M. Bouaicha du centre national de recherche pour le développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) a mis l'accent sur l'importance de la préservation de la ressource halieutique qui assure sa disponibilité, préserve l'emploi et renforce l'économie nationale. La meilleure manière de protéger la ressource, a-t-il précisé, passe inéluctablement par "une gestion rationnelle de cette ressource". La création d'une synergie entre l'administration, les professionnels et les scientifiques et la mise en place d'un système de collecte de données statistiques fiables ont été, également, proposées par l'intervenant, qui a mis l'accent sur "les effets néfastes des explosifs sur la pêche". "Seuls 10% du ban de poissons sont pêchés avec ces moyens", a-t-il indiqué. Le directeur de la chambre de pêche de la wilaya de Tlemcen, M. Flitti, a signalé, pour sa part, que la réglementation algérienne vise à "garantir une utilisation durable des ressources, d'où l'institution du repos biologique et de la taille marchande du poisson". "Les filets utilisés par les professionnels doivent être aussi réglementaires", a-t-il ajouté. Deux autres communications ont abordé les aspects réglementaires du repos biologique et la taille marchande des poissons. Lors des débats, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de renforcer le contrôle durant la période de repos biologique, la mise en place de concertation entre l'administration, les professionnels et les scientifiques et la multiplication de ces journées de sensibilisation. R.R