Le président de la Fédération nationale des marins pêcheurs affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hocine Bellout, met en cause le non-respect du repos biologique des poissons, allant du 1er mai jusqu'au 31 août, dans la raréfaction du poisson sur les côtes algériennes. Il affirme que « certains marins- pêcheurs, dont ceux qui exercent dans l'informel, ne respectent pas cette période de repos biologique, puisque des bateaux de 1.500 chevaux descendent dans la 1re zone destinée au repos du poisson et de sa production. Ce chalutage massacre l'espace et l'espèce. Quand on sait qu'on dispose de 5.600 unités de pêche dont 3.800 chalutiers et de sardiniers, on ne peut que tirer la sonnette d'alarme ». Pour Bellout, « si l'on veut protéger les ressources halieutiques, on doit mettre un terme à cette pratique illégale. Sachant que 11 espèces de poisson sont en voie d'extinction en Méditerranée », a-t-il souligné. La disparition des onze espèces de poisson, dont la sardine, l'anchois et le merlan, très prisés en Algérie, est due également à la pollution. Cette dernière « est la résultante de l'aspiration de l'eau de mer pour le refroidissement des moteurs dans les zones industrielles proches des côtes, ce qui entraîne un rejet d'eau chaude responsable de la calcination du plancton, le premier maillon de la chaîne alimentaire marine ». Il admet aussi que des pêcheurs continuent d'utiliser des filets dérivants qui causent de graves dégâts, alors qu'ils sont prohibés au niveau mondial et que l'Algérie est signataire des conventions internationales en ce sens. Sans oublier « l'extraction de la pêche non réglementaire, ce qui cause une destruction massive ». Pour le président de la Fédération, l'autre facteur de la rareté du poisson est « l'utilisation de la barre italienne dans l'extraction du corail et la destruction des récifs ainsi que l'utilisation de la dynamite, ce qui a engendré, en effet, la rareté du produit. Il s'interroge, dans ce sens, sur le rôle des postes de surveillance implantés dans chacun des 36 ports de pêche existants. Pour ce qui est de la cherté du poisson, Hocine Bellout l'impute à une « mafia qui impose ses règles sur le marché avec des pratiques illégales et dilapide les ressources halieutiques ».