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Reconduction du gouvernement : L'Algérie face à ses défis
Publié dans El Watan le 10 - 05 - 2009

Nous pensons, malheureusement, que rien n'est moins sûr que toutes ces belles hypothèses ! Nous avons tellement vu des «jeunes» remplacer des «moins jeunes» et des «nouveaux» remplacer des «anciens», puis refaire exactement les mêmes erreurs, que nous ne nous faisons presque plus d'illusions dans ce sens. Notre pays a plus besoin que son gouvernement redéfinisse les priorités et corrige le tir plutôt que de changer de personnes. Et c'est pourquoi nous sommes plutôt surpris devant cet excès de déception suite à la reconduction de la même équipe gouvernementale. Durant ces quarante dernières années, nous avons connu certains bouleversements politiques qui ont amené de nouvelles équipes au sommet de l'Etat. Est-ce pour autant qu'elles ont pu opérer les changements radicaux que le pays attendait ? Non, car il y a ce «système» qui, fermement, immobilise la nation et décourage toutes les bonnes volontés. Depuis le temps que nous collectionnons les déceptions, nous devrions savoir que notre problème n'est pas X ou Y détenant les rênes de tel ou tel ministère, notre problème est le «système» qui constitue une véritable chape de plomb au-dessus de nos têtes.Nous pensons qu'un gouvernement qui tire des leçons de ses erreurs passées et ose se remettre en question est le meilleur gouvernement qu'on puisse avoir pour bien débuter notre quinquennat. Le gouvernement que nous espérons n'est pas, nécessairement, celui qui se constituera de nouvelles personnes (fraîchement disposées à entreprendre énergiquement leur quota d'erreurs et d'échecs).
Un bon gouvernement peut aussi être celui dont les membres, ayant accumulés expériences et tentatives, remettent en question certaines de leurs orientations et profitent des leçons passées pour redresser la barre. Aussi, peu importe si ce gouvernement reconduit est là pour trois mois ou pour trois ans, ce qui est réellement important c'est que le destin a voulu que c'est à lui qu'incombe la «lourde» responsabilité de «débuter» l'un des plus cruciaux de tous nos quinquennats. C'est pourquoi nous pensons que tout le pays a l'obligation de soutenir l'actuelle équipe gouvernante afin d'optimiser ce «délicat» démarrage. Evidemment, cette obligation de soutien n'est valable que pour les actions que nous considéreront réellement dans le sens qui serve les intérêts de notre peuple et de notre pays. Dans le cas contraire, nous n'hésiterons pas à pointer du doigt les actions qui nous paraîtraient néfastes et nuisibles, et… l'équipe gouvernante aura alors, en retour, l'obligation de nous écouter un peu. Durant ce quinquennat, que nous soyons d'accord ou en désaccord, il nous faudra désormais toujours conjuguer nos efforts pour faire avancer la nation. Il nous arrivera certainement, par moment, de nous critiquer sévèrement les uns les autres, mais ce n'est pas grave du moment que nous avons tous pour unique objectif : l'intérêt du pays ! Et comme le dit si bien Héraclite : «Ce qui s'oppose coopère et ce qui diverge procède de la plus belle harmonie». Et… «là où abondent les contradictions, fleurit une belle espérance !» En réalité, nous sommes plutôt optimistes, car durant ces quelques dernières semaines, nous pensons avoir perçu une certaine volonté de remise en question au sein de cette même équipe gouvernante. Par exemple, que notre ministre de l'Industrie parle moins des grandioses chantiers de la «stratégie industrielle à champions», pour se pencher «sérieusement» sur les vrais problèmes qui bloquent nos industriels de l'agroalimentaire, sur les moyens pour résoudre l'épineux problème de la dépendance alimentaire et sur les missions qui doivent être celles du secteur agricole ; tout cela ne peut que nous ravir.
Quand nous voyons ce même ministre venir au secours d'une industrie nationale comme TubeProfil et de ses 530 salariés (au lieu de signer négligemment son arrêt de mort), eh bien cela aussi ne peut que nous pousser à être optimiste ! Toutefois, cet optimisme perd très vite ses couleurs devant les réactions de notre intelligentsia sur certains dossiers vitaux pour le pays. Bien sûr, on devinera que nous parlons encore (et toujours) du fameux dossier de la stratégie industrielle. Cette question, qui — qu'on le veuille ou non — va décider de notre avenir économique (et donc de notre avenir tout court), est traitée avec une telle légèreté par notre intelligentsia que nous en sommes interloqués. Beaucoup parmi nos élites étaient d'accord qu'une stratégie industrielle ne doit pas être concoctée par les concurrents de la nation, mais qu'elle devait sortir des entrailles de cette dernière. Qu'elle ne devait surtout pas être un gouffre à pétrodollars et qu'il fallait veiller à mettre chaque centime là où il faut pour assurer l'indispensable internationalisation technologique. Mais quand notre Premier ministre décide de mettre en veille la «très discutable» stratégie industrielle qui lui a été proposée, afin d'y voir plus clair, eh bien là, nous ne manquons pas de lui réserver un véritable lynchage médiatique. Pas parce que nous avions longuement analysé ladite stratégie et que nous en étions réellement convaincus, non, mais parce ce qu'il se profilait à l'horizon cela : nous allions rejeter une stratégie qui nous venait des «grands» de l'extérieur pour la remplacer, peut-être, par quelque chose qui viendrait des «petits» de l'intérieur ! Est-ce concevable, une telle entorse aux bonnes mœurs «bien de chez nous»? Décidément, ce n'est pas pour rien que nous tournons en rond depuis 40 ans. Ce mépris «maladif» que nous avons pour nos propres capacités en est pour quelque chose !
Rappelons donc à notre élite intellectuelle que des semi-analphabètes ont concocté pour leur pays, dans les années 1960, une stratégie «authentique» et «terre à terre» qui a propulsé leur pays au premier rang des grandes puissances. Nous pensons qu'actuellement même le dernier de nos cadres est loin d'être un semi-analphabète.D'autres, parmi cette intelligentsia, avaient des arguments plus «exprimables», on ne rejette pas une stratégie sans que nous en ayons une autre à proposer. Qui a dit qu'il n'y en avait pas une ? Elle a toujours été là, sous nos yeux, sauf qu'elle a la discrétion de toutes ces choses authentiques. Pour la mettre noir sur blanc, il suffirait de trois ou quatre semaines et sans que cela ne coûte un centime à la nation ! Mais oser une telle autonomie dans la conception de notre propre stratégie industrielle, c'est vraiment une tout autre histoire. Mais quittons pour le moment les sujets qui fâchent et revenons à notre équipe gouvernante. Nous espérons beaucoup de celle-ci pour cette première étape de notre quinquennat. Et c'est pour cela que nous suivrons de près ses actions durant les décisifs prochains mois. Nous pensons, en effet, qu'entre les gouvernants et leur peuple, il est toujours bon d'avoir des «garde-fous» indépendants et coriaces qui, de loin, voient toujours mieux que ceux qui sont dans le «feu de l'action». Il nous arrivera alors souvent de juger les actions de tel ou tel ministère et bien sûr, nous baserons toujours notre jugement sur les actions «effectives» sur le terrain, des actions qui seraient réellement destinées au redressement du pays et au bon emploi des enveloppes financières octroyées. Nous n'allons certainement jamais baser notre jugement sur les soi-disant séminaires et journées d'étude «à tout bout de champ», généralement aussi «stériles» que «tape-à-l'œil», de préférence bien sûr au Sheraton et à El Aurassi (car il va de soi que l'on ne peut être efficace que dans le grand luxe et les repas raffinés et peu importe ce que cela coûte au pays, du moment que l'argent du peuple coule à flots dans certains ministères).
Nous comptons également, durant tout ce quinquennat, suivre de très près l'utilisation des 150 milliards de dollars dont dispose notre Etat. Pourquoi ? Parce que nous connaissons trop bien le «système» qui sévit chez nous et nous devinons déjà que tous les pays du globe profiteront de cet argent, sauf les algériens eux-mêmes. Bien sûr, ils en recevront probablement une part en tant qu'assistés (par exemple, un logement, qu'on obtient à 50 ans, pour fonder une famille…), mais ils ont peu de chance d'en profiter réellement en tant que véritables bâtisseurs du pays et créateurs de richesses pour la nation ! Nous veillerons donc à ce que nos jeunes gens (et donc le pays) puissent avoir leur part dans cette précieuse «cagnotte». Pour finir, nous dirons qu'en dépit de toutes les bonnes volontés des uns et des autres, notre atmosphère économique demeure «insolemment» caractérisée par des comportements «innommables» par leur absurdité, dont la dernière est incontestablement la fameuse campagne pour les lampes économiques. Aucun caricaturiste n'aurait pu imaginer mieux pour «couronner» notre précédent quinquennat. Voici donc l'histoire : pour réduire notre consommation d'électricité dans l'éclairage domestique, nous avions décidé d'utiliser à large échelle des lampes économiques. Et que faisons-nous alors ? Eh bien, nous n'allions certainement pas nous fatiguer à chercher comment les fabriquer au niveau national (car ce sont des lampes, ce ne sont pas des satellites). Au lieu de cela, nous avons plutôt décidé de les importer, pour quatre millions de dollars, d'un pays européen (et, comble de malheur, nous faisons cela en grande pompe médiatique !) Voici donc le message que nous transmettons à notre peuple, grâce à ce genre de «glorieuses» actions : l'argent de son pétrole ne doit surtout pas être destiné à créer des emplois pour ses enfants, non, il doit plutôt servir à créer des emplois dans de riches pays européens et après cela nous osons reprocher aux jeunes gens de ce pays d'aller massivement vers les pays du nord pour chercher du travail ? Ce petit exemple de besoin national en lampes économiques et les quatre millions de dollars qui lui étaient destinés auraient été une occasion, pour nous, d'effectuer de l'apprentissage technologique et appliquer — dans un cas relativement simple «le reverse engineering».
Des diplômés de nos universités auraient été recrutés pour réaliser cela (au lieu de les pousser à quitter le pays dans des embarcations de fortune). Malheureusement, notre «système» n'aime pas ce genre d'actions empreintes de valeurs patriotiques. Pourquoi ? Parce qu'elles ne permettraient pas aux intermédiaires de posséder des appartements à Paris, grâce aux pots-de-vin versés. Devant ce genre d'actions absurdes — trop récurrentes pour être des exceptions — nous ne pouvons nous empêcher de comparer ce qui se passe chez nous avec un pays comme l'Iran. Pour être honnêtes, nous pouvons tout reprocher à nos dirigeants sauf l'immaturité, le manque d'humanité et le fanatisme. Pourtant, les Iraniens, avec les dirigeants qu'ils ont, exportent des voitures et fabriquent des satellites. Et nous, avec les dirigeants que nous avons, nous importons des…lampes. Allez comprendre cela. Il y a des moments dans l'histoire des nations où il n'y a plus de compromis possible : soit nous courbons l'échine devant ce «système» qui nous étouffe et qui impose ses lois perverses et destructrices à tout le pays, soit nous nous redressons fermement et nous changeons ce qui peut être changé («nous» ne signifie pas seulement «nous les citoyens», mais «nous, dirigeants et citoyens», car nous menons le même combat et nous nous inquiétons pour la même patrie).
Notes de lecture
– «Les grandes leçons du décollage économique sud-coréen», supplément économie El Watan, 12 janvier 2009.
L'auteur est maître de conférences


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