Achour Abderrahmane comparaîtra aujourd'hui devant la même juridiction pour le scandale du détournement des 32 milliards de dinars à la BNA. L e tribunal criminel près la cour d'Alger a acquitté Zouaï et condamné Bessaï à 4 ans de prison avec sursis assortis d'une amende de 10 000 DA. Quant à Achour Abderrahmane, il a écopé d'une peine de 4 ans de réclusion. Ce dernier comparaîtra une deuxième fois aujourd'hui pour le scandale des 32 milliards de dinars détournés à la BNA. Le parquet avait requis 20 ans contre les premiers prévenus et 10 ans contre Achour Abderrahmane, alors que la défense a plaidé l'innocence. Vérité sur les complicités dont a bénéficié Achour Abderrahmane et qui ont permis de faire sortir un document confidentiel le blanchissant de tous les faits qui lui sont reprochés. La procès, qui s'est tenu dimanche et lundi au tribunal criminel d'Alger, n'a pas éclairci le mystère autour des vrais auteurs de cette « fuite organisée », bien au contraire il a laissé le doute planer. Les auditions ont laissé apparaître de nombreuses failles, Bessaï n'est qu'un bouc émissaire et Zouaï n'est en réalité qu'un élément de la chaîne de complicité, constituée par de nombreux hauts cadres de la sûreté et de la banque, deux institutions qui ont une grande responsabilité dans le saignement de l'argent du contribuable. La défense s'interroge sur le non-lieu de Sbih La défense a, dans sa majorité, plaidé l'acquittement des accusés en soulevant de graves défaillances dans l'enquête. De nombreux avocats se sont interrogés sur le non-lieu dont a bénéficié Mohamed Sbih au niveau de la chambre d'accusation, alors que toute l'affaire s'est déroulée dans son cabinet et en sa présence. « Le parquet dit que le fax est tombé sur le bureau de Sbih et Zouaï affirme que c'est ce dernier qui lui a demandé de venir à la clinique. Pourquoi Sbih a bénéficié du non-lieu et le parquet n'a pas fait appel s'il considère que c'est dans son bureau que le complot a eu lieu ? », lance maître Laceb, avocat de Achour. Ce dernier s'interroge aussi sur le fait que le document en question ne peut être considéré comme « public et authentique » du fait « qu'il avait été rédigé avant la mise en action de l'action publique. Il devient un document interne à la DGSN ». Les autres avocats de Achour, maîtres Guellouf, Adli, Mouda, Senoussi et Ksentini ont tous plaidé l'innocence et ont expliqué que leur client n'était pas censé savoir que le document était faux. Maître Bouchachi, avocat de Zouaï, s'est demandé pourquoi la justice fait deux poids, deux mesures dans cette affaire, en s'interrogeant sur la décision du non-lieu dont ont bénéficié Kalikha et Sbih. Pour lui, la vérité a été totalement écartée de ce dossier. « Des zones d'ombre persistent et les résultats de l'enquête sont orientés », dit-il, avant de clamer l'innocence. Me Bourayou, plaidant pour Bessaï, abonde dans le même sens, en mettant en relief l'énigme du rapport transmis à 9h au bureau de Sbih et qui a disparu du dossier. Seul l'accusé de réception a été retrouvé, agrafé à deux lettres qui n'avaient aucun lien avec l'affaire. Cela démontre bien qu'il s'agit d'une « manipulation » et une machination « d'une main coupable » qui aurait gardé ou détruit le document et qui n'est pas au box des accusés. « Etant entendu que le rapport remis à Achour a été tiré d'une disquette, retrouvée entre les mains de Kalikha », selon les déclarations de l'agent de police Ghris Khalida, témoin.