Laghouat et Bou Saâda De notre envoyé spécial Il y avait, aux côtés des habituées algériennes, des pilotes de diverses nationalités (Tunisie, Libye, Maroc, France, Espagne, Italie, Russie). Quatre VIP, dont une Palestinienne qui a séjourné pendant 15 années dans les geôles israéliennes, étaient de la partie. La première place du rallye a été remportée par le duo Bebouchi Amel et Boukadoum Yasmine à bord d'un 4X4 Toyota Land Cruiser (n°33) suivi des sœurs Rabia (Safia et Fatima) (n°32), alors que la troisième place a été obtenue par la Palestinienne Chamout Meriem et son copilote l'Algérienne Berchid Rafika (n°22). La remise des prix a été effectuée, dans la soirée du samedi, au complexe touristique du Mazafran. La première étape reliant Alger à Laghouat sur une distance de 407 km a été jugée par la plupart des équipages comme étant très difficile. «La moyenne imposée entre Alger et Boughezoul était de 68 km/h, alors qu'il y avait énormément d'embouteillage sur la route menant vers Blida avec la finale de la coupe d'Algérie de football et les camions semi-remorques sur la route de Médéa. Les organisateurs auraient dû réfléchir et réduire cette vitesse de moitié. Sur des lignes droites, avec la chaleur suffocante, nous avons dû rouler à 130 et 140 km/h pour rattraper le temps perdu. Heureusement qu'il y avait la Gendarmerie nationale qui nous a escortées, sinon on aurait pu passer la journée», déclarent des pilotes. D'autres ont ajouté que la moyenne imposée sur l'axe Boughezoul-Laghouat était de 83 km/h, ce qui est anormal. Nous avons dû réduire la vitesse avec les multiples dos d'âne à l'entrée des agglomérations et rouler vite pour rattraper le temps perdu. «Nous n'avons même pas eu le temps d'immortaliser quelques photos souvenir sur ce parcours», affirment-elles. La deuxième étape reliant Laghouat à Bou Saâda sur une distance de 221 km était par contre facile, sauf entre les agglomérations de Salim et Ouled Khneg, où la chaussée est déplorable. Les pilotes ont eu droit à un beau paysage, ce qui a totalement ébloui les participantes de nationalités étrangères. «J'ai été éblouie par le paysage que vous possédez. Vous avez un très beau pays avec un potentiel énorme. C'est dommage que les touristes se dirigent vers des pays voisins comme la Tunisie et le Maroc, mais vu les capacités d'accueil de vos structures hôtelières dans le grand Sud, il est vrai qu'il y a un travail énorme à faire», déclare une habituée du rallye féminin. La dernière étape reliant Bou Saâda à Alger sur un parcours de 255 km, en passant par Sidi Aïssa, Oued Djenane, Sour El Ghozlane, Tablat et Larbaâ, était aussi difficile. Les équipages devaient affronter également les nombreux dos d'âne (ou dos de chameau) installés dans les agglomérations de Sour El Ghozlane, Bir Ghbalou, Bougara et ailleurs. Quoi qu'il en soit, cette compétition s'est déroulée sans le moindre incident mécanique même si, pour de nombreuses participantes, la précédente édition était «meilleure» en termes d'organisation, de logistique et de choix du parcours. Cette 7e édition a permis aux sœurs El Gussein Ribas et Hadil, à Mokdad Cherine, à Abu Mhadi Hana et à Chamout Meriem, toutes de nationalité palestinienne, de hisser le drapeau de leur pays à travers les routes et chemins de campagne de notre pays. «Le plus important pour nous, c'est d'avoir hissé le drapeau palestinien là où nous sommes allées. Cela fait chaud au cœur et c'est l'essentiel», affirme El Gussein Ribas, les larmes aux yeux.