Mettant à profit le manque de spécialistes à Souk Ahras et la forte affluence, un gynécologue, sis à la rue Chihani Bachir, fait peu cas du respect dû aux patients qui viennent des quatre coins de la wilaya en programmant ses visites très tôt le matin, à 5 h. Par ailleurs, il les voue aux gémonies par le biais d'un agent d'accueil des plus revêches. Nous nous sommes déplacés sur les lieux, à la demande de certaines personnes, et nous avons été témoins de scènes préjudiciables à cette noble profession, qui est celle de médecin : une salle exiguë où sont entassées des dizaines de femmes, un comportement immoral et des propos injurieux de la part du même agent, en plus des bousculades et remarques désobligeantes à l'adresse des couples qui viennent former des chaînes interminables à partir de 3 h. En sus du paiement de la visite, le quidam chargé d'organiser les consultations empoche, sans discrétion aucune, 100 à 200 DA en échange d'un classement prioritaire sur la liste des patients. Un homme, venu accompagner sa femme, et probablement peu au fait du fameux «pourboire», a été repoussé avec hargne par le préposé qui allait en venir aux mains, n'était l'intervention des personnes présentes. L'homme en question a quitté les lieux sous une avalanche d'injures et de menaces. En essayant de voir l'autre partie, nous avons nous-mêmes été sommés de partir sous peine de subir le même sort. La réputation de ce gynécologue, qui a dépassé les frontières de la wilaya, s'en trouve ternie. Ce dernier est-il au courant de la présence d'un videur maître chanteur dans son cabinet, ou est-ce l'excès de confiance en soi qui fait que tout est permis ? Cela se passe à Souk Ahras, au su et au vu de la direction de la santé et de la population. L'Ordre des médecins est interpellé au même titre.