Le squat des plages continue ; la tendance cette année n'a guère changé. A Tamentfoust, sur le littoral est de la capitale, un certain nombre de jeunes, toujours les mêmes à chaque saison estivale, accapare la gestion des plages comme bon leur semble. Le site qui est partagé en deux emplacements, la plage est et ouest, semble échapper au contrôle des autorités qui sont chargées de veiller au respect de la réglementation en vigueur qui concerne la gratuité des plages. Dès que les estivants entament la descente qui mène au port de plaisance, ils sont interpellés par des jeunes qui leur demandent de s'acquitter des frais de stationnement sur les deux bords de la route qui longent la première plage. Celle-ci donne l'apparence, à première vue, d'un échiquier, tant le partage en parcelles d'exploitation est visible de manière ostensible. En somme, on peut distinguer, par la couleur des parasols, cinq parties, chacune d'elles est délimitée par des cordes. « A partir du moment où l'on est sommé de payer pour s'asseoir sur le sable, la plage n'est plus gratuite », nous confie un père de famille. Les gestionnaires autoproclamés de la plage ont fixé des tarifs qui varient entre 150 et 200 DA la place. Ceux qui voudraient s'installer dans ce périmètre sans en payer les frais, sont sommés immédiatement de quitter les lieux sous peine de se faire déloger de force. En poursuivant le même itinéraire qui aboutit à la plage ouest, ce sont les agents de l'EGCTU, à qui on a confié la gestion du parking, qui vous réclament 50 DA en guise de frais de stationnement uniquement, puisqu'il est clairement signifié au verso du ticket que l'institution n'assure pas le gardiennage. « Si l'EGCTU n'assure pas le gardiennage des véhicules, elle fait quoi alors ? », s'indigne un estivant. En effet, pour se garer convenablement et selon les règles du créneau conventionnel, es gens n'ont pas besoin de payer, car ils savent le faire seuls et qui plus est gratuitement. Quant à la plage, qui est complètement cachée derrière les restaurants, on n'y accède que par un chemin d'à peine un mètre de large. Le même constat est cependant à déplorer au niveau de cette plage qui est soumise, elle aussi, au diktat des tenanciers illicites. En somme, sous le couvert de location de parasols, les jeunes accaparent des parties entières des plages et s'érigent en maîtres des lieux. « Cela fait plusieurs jours que les agents de l'APPL chargé du nettoiement de la plage ne sont pas venus, nous nettoyons nous-mêmes la plage, et en contrepartie, nous demandons notre dû aux estivants », argumente un jeune squatteur de la plage. Les autorités locales connaissent pourtant cette situation qui prévaut à Tamentfoust, mais ne daignent pas réagir. « Ces jeunes désœuvrés exploitent les plages de Tamentfoust depuis une quinzaine d'années, nous sommes en train d'essayer de régler ce problème sans trop bousculer les choses », nous confie le président de l'APC, Abid Khaled.