– Votre exposition actuelle à Paris, au Musée de la vie romantique, s'intitule «L'instinct de l'instant». L'expression résume-t-elle votre approche ? – C'est le titre que j'avais donné il y a 15 ou 20 ans à un article sur une exposition de Cartier-Bresson. Par la suite, la presse l'a repris, notamment L'Express, intégralement. Les organisateurs de mon exposition actuelle l'ont trouvé bon et l'ont retenu. Ce titre résume bien l'espoir que l'on a, car ce qu'on vise, c'est la réalité. «L'instinct de l'instant», je veux dire quand une scène se passe, c'est instinctif de se dire : ils vont s'embrasser, ça va être maintenant… Alors, c'est un instinct de deviner que ça va se passer. On peut avoir l'instinct du lieu où se mettre pour photographier, avoir l'instinct pour le paysage… Et au fond, ce sont des choix, des choix d'être là ou pas. Cette notion d'instant, c'est aussi celle de Capa et de Cartier-Bresson. Ils étaient totalement différents de moi. Cartier-Bresson était beaucoup plus classique, avec une immense culture de la peinture, de l'art moderne… Il était à la fois de la Renaissance et de son temps. Capa était beaucoup plus en avance dans la photographie. A l'opposé de Cartier-Bresson, il n'avait pas de culture, mais il a connu les plus grands écrivains, les plus grands du cinéma et du théâtre, par des contacts personnels. – Ils ont été vos compagnons dans l'aventure de l'agence Magnum. Que pouvez-vous dire de cette expérience ? – Je suis arrivé quand même après la création de l'agence, mais je suis parmi les premiers qui se sont ralliés à Magnum deux ou trois ans après sa naissance. Vous savez, j'étais tout différent, j'étais timide, je parlais peu. Dans ma famille, on m'appelait le taciturne. Nous étions 7 enfants, mon père et ma mère. Je ne disais rien, à tel point qu'un jour mon père m'a dit : «Si tu ne sais pas parler, peut-être que tu sauras regarder». C'était prémonitoire, oui. Je garde de l'époque Magnum, le souvenir des personnalités qui la composaient, des personnalités non pas extraordinaires, le mot est un peu banal et ils étaient très simples. Il n'y avait pas de hiérarchie. Moi j'étais timide avec eux comme je l'étais avec mon père. – Vous avez écrit : « J'ai toujours été sensible à la beauté plutôt qu'à la violence et aux monstres». Baudelaire dans le procès de Les Fleurs du mal, s'adressant à la société, écrivait : «Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or»… – Oulala! – Votre démarche serait-elle d'aller trouver ce qu'il y a de beau au milieu de l'horreur ? – Non, vous embellissez. J'ai eu la tentation de voir des choses fortes comme les mouvements de foule mais je n'ai pas cherché la guerre. Je me suis trouvé plongé dans des scènes de guerre brièvement. J'étais au Nord Vietnam en pleine guerre, mais je n'y ai jamais vu la guerre. J'étais sous les bombardements américains mais dans des abris où il y avait de l'eau jusqu'ici. Au Bangladesh, où j'étais témoin de scènes terriblement violentes, c'est là surtout que j'ai eu le recul, le refus de photographier des scènes de grande violence, de torture… J'ai fui. De tout temps, j'ai eu horreur de voir le sang. Vous savez, quand on me fait une piqure, je tourne la tête. C'est resté comme ça : l'horreur de la violence et, en même temps en effet, une tentation de m'approcher des scènes mais de reculer l'acte de voir et de photographier. – Vos photographies de l'indépendance de l'Algérie restent des témoignages magnifiques de l'évènement. Qu'est-ce qui vous avait poussé à venir et comment l'avez-vous vécu ? – Ce n'était pas très loin de la France, et des choses importantes s'y passaient. Il y avait déjà l'OAS avec des bombes, et moi je faisais l'aller-retour. Des journalistes parlaient de moi. On m'a dit que j'étais visé par l'OAS. Il y a eu des gens qui ont reçu des bombes parce qu'ils allaient en Algérie, et puis des écrivains ont été visés pour leurs prises de position. Moi j'ai écrit, j'ai publié et j'ai continué à faire ce que je faisais… – Ça, c'était en 1960, lors de vos premiers séjours, non ? – Oui, c'était en 1960. – Puis vous êtes revenu pour l'indépendance… – Mais la première fois était très importante, à cause de l'OAS et surtout des barricades. J'ai vu les titres des journaux et j'ai compris que c'était important ce qui se passait en Algérie. A l'époque, Magnum avait plusieurs photographes, Capa était mort, Cartier Bresson était âgé… quoi que non. J'étais le seul de Magnum à ce moment-là à y aller. Pour moi, c'était passionnant. J'ai toujours eu un complexe d'être avec beaucoup de gens. Vous savez, les journalistes et les photographes souvent restent entre eux parce qu'il y a des moments difficiles lors des conflits ou évènements. Alors, il vaut mieux être ensemble si on se déplace. Mais moi, j'ai toujours eu un réflexe d'indépendance, non pas pour être plus malin que les autres, mais parce que j'ignorais le milieu journalistique et les photographes aussi. Ils ont leur jargon, leurs habitudes, ils vont boire le whisky le soir, ils se donnent des tuyaux, et tout le monde a intérêt. Moi, par tempérament, j'étais timide. La preuve, comment j'ai joint Magnum. A Paris alors, il n'y avait que 2 ou 3 photographes de Magnum. Cartier-Bresson aimait mes photos, mais il n'était pas le patron. Il m'a dit : va voir le boss. Capa me tape sur l'épaule et me dit : «Tu es un peu timide, tu ne parles pas l'anglais, tu ne vois pas les filles. Vas à Londres passer un an, tu apprendras l'anglais, tu verras les filles… et plus de timidité». Au bout de 8 à 9 mois, je ne parlais pas un mot d'anglais, je ne voyais pas les filles, j'étais toujours aussi timide, mais je faisais beaucoup de photos. Là, Capa a arrangé un reportage pour moi, parce que je n'avais jamais eu de commande et je ne pouvais pas transférer de l'argent de la vente de la photo de la Tour Eiffel qui était déjà devenue une espèce d'icône. Il me faisait envoyer de l'argent par des combines incroyables (rires). – Vous deviez vous prendre en charge ? – Oui, comme tout le monde à Magnum. Mais je fais ce détour pour vous parler de mon esprit d'indépendance. Autre exemple, j'étais dans le maquis du Vercors. J'ai vu des gens assassinés par les Allemands à trois mètres de moi. Le fiancé de ma sœur a été assassiné à dix mètres de moi. Une autre fois, j'étais au combat. J'avais 19, 20 ans, et j'étais à une mitrailleuse. Puis, elle s'est bloquée, on ne pouvait plus tirer. Mais je n'ai pas voulu partir avec tout le groupe. Je pensais qu'il valait mieux se disperser. Je suis parti dans le sens inverse, tout seul, j'ai frôlé les Allemands, et j'ai été sauvé par cet esprit d'indépendance… L'indépendance de l'Algérie pour moi était le temps des choix, des choix politiques. Généralement, les gens de Magnum ne sont pas réactionnaires et plutôt à gauche. Mais je ne sais pas, il y en avait avec qui je ne parlais pas de politique. Le culte de l'indépendance a fait que, même du point de vue de la littérature, je me sens tout à fait indépendant. Quand il s'agit d'une exposition ou d'un livre, je fais ça avec l'idée que le plus important c'est la qualité. Mais évidemment, il y a d'autres choses, je n'irai pas faire un truc d'extrême-droite ou que je n'aime pas. C'est des réflexes, c'est instinctif les choix. Le regard est curieux. Il faut bien voir sans regarder parce que le regard dérange. C'est une obsession pour moi de voir ce qui se passe dans la vie. Je préfère aller en Algérie parce qu'il y a une exposition, plutôt qu'à d'autres endroits. Là, j'ai eu un coup de cœur. – Et quand vous étiez venu en 1962 ? – Au début, je travaillais en tant que reporter, je faisais mon métier. Et puis j'ai voulu savoir et comprendre ce qui se passe, regarder bien. Petit à petit, j'ai eu un contact, par un hasard qui n'était pas quand même complètement le hasard. J'étais avec deux Français qui habitaient l'Algérie, et un week-end, on a fait un tour en voiture en Kabylie. C'était à peu près trois semaines avant l'indépendance. Nous sommes tombés sur une immense manifestation dans les montagnes. On ne savait pas très bien, les deux amis ont voulu qu'on rentre. J'ai décidé de rester sans penser comment je rentrerais, où j'irais, où j'habiterais. C'est comme ça que j'ai rencontré Krim Belkacem. Dans cette grande foule, peut-être 5000 personnes dans ces montagnes, il n'y avait pas un Européen. C'est là que je me suis aperçu de la gentillesse des gens. J'ai vu alors tout ce que vous avez vu dans les photos, qui sont parmi mes meilleures photos, et il n'y avait pas un photographe. Des choses se sont passées ce jour-là, dont l'arrestation d'un couple de l'OAS. On avait trouvé dans leur malle du plastic, des explosifs quoi. La nuit tombait. Je me suis placé pour avoir un bon endroit d'où photographier. Les gens autour se demandaient ce qui allait se passer, si on allait fusiller les deux Français. Et tout d'un coup, je ne comprenais pas, ils les libèrent. Et là, on me dit de monter dans une voiture. Pendant deux jours, on a circulé dans les montagnes. Ils allaient très vite. Le soir, on s'est retrouvé dans une sous-préfecture et les Algériens ont insisté pour que je dorme dans la chambre à coucher du sous-préfet. Il y avait l'atmosphère de maquis que j'ai connue dans la résistance, des mitraillettes contre les murs, des ordres qui passaient… Puis, à 2 h, alors que je dormais, quelqu'un est venu s'allonger de l'autre côté du lit. C'était le nouveau sous-préfet algérien qui était du FLN. (Rire) Après, ils m'ont laissé et j'ai été hébergé dans un petit village. Je suis rentré à Alger prendre mes bagages à l'hôtel Saint Georges, et de là, j'ai rejoint Paris pour tirer mes photos. J'avais fait prévenir l'agence Magnum que je rentrais. Eh bien, à l'aéroport de Paris, deux journalistes, dont un de France-Soir, m'attendaient pour me poser des questions. Je suis allé directement au labo, j'ai développé les premiers films, je voulais voir les contacts. Je considère aussi que c'est important de choisir les photos que de les prendre, parce qu'on les choisit sur mille photos pour en publier dix ou quelque chose comme ça. Je choisi les photos qu'on va distribuer mais je ne choisis pas dans quel journal. Là c'était Paris Match, qui a fait 6 pages sur mes photos de l'Algérie. J'avais passé la nuit pour attendre de voir les contacts. C'est terriblement important, c'est ce qui m'a permis d'avoir un style de photo. – Alors, pour les photos que vous avez prises à Alger, en 1962, où vous montrez la foule en liesse, comment ça s'est passé ? – Oh, ça s'était prévisible, j'étais dans la banlieue d'Alger, les premières photos qu'on voit c'est la banlieue d'Alger, tous ces gosses et ces jeunes qui se précipitent dans la poussière pour aller à Alger. J'étais seul aussi. – Le quartier, vous vous en rappelez, c'était le Clos Salambier, non ? – Ah! C'est possible. C'était un point haut d'Alger. C'est très simple, il faut toujours un point élevé pour voir et être prêt en même temps. Il y avait un camion, qui allait lentement sur la même route. Je suis monté par derrière, et c'est pour ça qu'il y a des vues de différents endroits que j'ai eues avec ce camion. – C'était en une journée ? – En une journée et demie, j'ai fait une dizaine de films, je le vois aujourd'hui par les photos marquées 1962. – Sept ans plus tard, vous êtes de retour à Alger pour le Festival Panafricain… – Là, j'ai moins de souvenirs, parce qu'il y a moins d'actions qui datent de ces journées. Je ne me souviens plus si j'étais invité ou si c'est moi qui voulais y aller. C'était très intéressant visuellement, les portraits surtout, des hommes, des femmes, des Américains, il y avait des Français, d'autres nationalités. J'ai passé deux jours, ce n'était pas suffisant. – Quels souvenir en avez vous gardé, les gens que vous avez rencontrés ? – Il y avait, oui, les Black Panthers. Comment s'appelait déjà leur chef ? – Eldridge Cleaver – Et sa femme s'appelait comment ? – Kathleen ? – Oui, c'est ça parce que je les ai rencontrés. Eldridge Cleaver était venu à Alger bien avant…Voilà, j'étais à Alger pour voir les représentants des mouvements révolutionnaires qui s'y trouvaient et avaient leurs quartiers généraux. J'étais dans un petit hôtel et je cherchais un représentant de l'Afrique, je ne sais plus de quel pays… – Mozambique, Angola, Afrique du Sud ? – Peut-être, oui, et je voulais le retrouver. C'était un des représentants importants. – Quelles impressions vous ont laissé la ville, ses habitants ? – Vous savez, comme je n'ai passé que deux jours… J'avais un ami qui tournait un film sur le festival, William Klein…Vous voyez, j'ai beaucoup moins de souvenirs… Parce qu'au fond, le festival d'Alger, c'est un spectacle. Les spectacles, par définition, on est spectateur et on n'est pas participant, comme je l'étais dans de nombreuses autres occasions, – Vous avez photographié pratiquement le monde entier, récemment encore, l'élection d'Obama… – J'étais aussi au Brésil, il y a deux semaines… – Vous n'étiez jamais allé en Amérique du Sud. Y a-t-il encore des endroits que vous rêveriez de voir ? – Ce n'est pas systématique. C'est le hasard des propositions, et puis maintenant, on ne peut pas voyager, c'est très cher. Donc, je voyage où c'est possible d'aller financièrement et où je me sens à l'aise, comme ici, en Algérie – Avez-vous une prédilection pour le noir et le blanc ? Vous avez utilisé la couleur et le N & B, est-ce que vous travaillez avec deux appareils ou bien décidez-vous avant de partir en reportage ? – Aujourd'hui, les techniques font qu'on peut photographier en couleurs et publier en noir et blanc, c'est pour ça que j'ai toujours de la couleur sur moi. Il y a de tels frais photographiques quand on est en argentique. Donc, ce n'est pas une préférence, c'est une obligation, à cause du prix. Il y a 20 ans, j'avais 3 appareils sur moi, une sacoche Leïca. C'était vraiment lourd. Maintenant, je me contente d'un seul appareil. – Dans le débat entre argentique et numérique, vous vous situez où ? Et d'abord est-ce un vrai débat ? – Si, c'est un vrai débat, nettement plus important que l'invention de la photographie, ça change tout. Je prétends et je dis que le numérique est inévitable. C'est un progrès surtout économique pour les gens qui n'ont pas les moyens, un avantage pour la prise de vue et son coût et de l'utilisation en général de la photographie. Mais il y a un autre point de vue. Considérez un pianiste qui, depuis l'âge de 6 ans, commence à jouer six heures par jour. Au bout de quelques années, il ne regarde plus le clavier. Et Dieu sait que le piano a 52 touches avec les dièses en plus. Dans l'appareil photo, il y a trois paramètres : la distance, l'ouverture du diaphragme et la vitesse, et chacun a 6 ou 8 positions. Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas, à un certain âge, après 50 ans d'habitudes, tout changer de ses réflexes. De plus, avec le numérique, on voit les gens tenir l'appareil à bout de bras. Avec l'argentique, ça n'existe pas. Ou on regarde l'appareil, ou on regarde ce qu'on photographie. – Vous avez été aux premières loges de l'histoire des temps modernes, vous avez couvert les évènements décisifs, vous avez rencontré Churchill, Mao et tant d'autres… Quel regard portez-vous sur le monde actuel ? – Je dirais que les choses qui dictent le monde aujourd'hui sont très banales. A la base de pratiquement tout notre monde actuel, c'est la vengeance dans tous les sens, la vengeance, la pauvreté ou la richesse. Quand on voit le gros problème qu'est Israël, le Moyen-Orient, l'attitude des pays pour ou contre, c'est incroyable. Ce sont les instincts humains qui dictent tout ces problèmes, que l'Iran veuille la bombe, finalement, pour moi tout vient je pense de la création d'un Etat qui n'avait aucune attache avec aussi bien le climat, la terre, la végétation. C'était inévitable. Mais, par ailleurs, c'était inévitable avec la Shoah, et ça, il fallait le comprendre. Je connais des juifs très convaincus qui disent que tout va finir par un nouvel exode des juifs du Moyen-Orient et que ça fera une nouvelle invasion en Amérique… – Mais, dans le monde actuel dans son ensemble, vous sentez-vous optimiste? – Non je ne peux pas être optimiste ou pessimiste. Je suis témoin, je ne peux pas prévoir, j'aime beaucoup observer. – Marc Riboud, avez-vous gardé le Kodak Vest-Pocket que votre père vous a offert à 14 ans et qui a déterminé votre carrière ? – Mais qui vous a parlé de ça ? – Ben… je me suis documenté ! – Je l'ai gardé mais je le perds, comme j'ai failli perdre le petit appareil que j'avais ce matin en l'oubliant dans le taxi. Je ne suis pas du tout ordonné. Je ne suis pas collectionneur, je vis dans l'instant justement. J'observe et j'aime beaucoup observer et regarder. – Vous voulez rajouter quelque chose ? – Je suis très heureux d'être revenu en Algérie, j'y viens avec le même esprit d'indépendance dont je vous parlais. – Il y a maintenant des projets pour vous en Algérie… – Oui, une possibilité d'exposition. Je serais content qu'elle se réalise dans l'esprit que j'ai eu pour toutes mes expositions avec une condition essentielle de qualité. Et puis, bientôt, la publication en Algérie, chez Barzakh, de mes photos sur l'Algérie. |Repères| Marc Riboud est né le 24 juin 1923 dans une famille aisée et cultivée de Lyon. A 14 ans, l'enfant taciturne, cinquième d'une fratrie de de 7 enfants, fait ses premières photos de l'Exposition universelle de Paris puis des châteaux de la Loire. Durant l'occupation allemande, il s'engage dans la Résistance et se retrouve au maquis le plus célèbre de France, le Vercors. Elève de l'école Centrale de Lyon à la Libération, il devient ingénieur et «oublie» un jour de retourner au travail pour se consacrer à la photo. En 1952, il monte à Paris et réalise sa fameuse photo du peintre-danseur de la Tour Effeil publiée dans Life. En 1953, il entre dans l'agence Magnum et c'est pour lui le début d'une carrière prestigieuse qui le mènera aux quatre coins du monde, dans les conflits et événements marquants. Trois reportages sont souvent cités : The Three Banners of China, Face of Vietnam et Visions of China. Mais il a aussi photographié les manifestations aux USA contre la guerre au Vietnam et quantité d'autres événements comme les manifestations de mai 68.En 1960, il vient en Algérie et couvre les barricades des pieds-noirs et la montée de l'OAS. Il revient plusieurs fois jusqu'en 1962 où il filme l'indépendance du pays et les manifestations de liesse, estimant qu'il s'agit de photographies parmi les meilleures qu'il ait réalisées. En 1969, il couvre le Festival Panafricain d'Alger. Il a été invité au prochain. A 86 ans, il continue à prendre des photographies à des milliers de kms de chez lui. Des dizaines d'ouvrages lui ont été consacrés.