Algérie Télécom a signé un accord avec Canal Plus Overseas pour la diffusion de son bouquet à travers son offre de télévision via Internet qu'elle compte lancer prochainement. Selon nos sources, le projet est entouré de zones d'ombre et aucune information n'a filtré. Il serait « lié à un autre projet, celui de la déparabolisation que le gouvernement compte réaliser et le fameux projet de télévision numérique terrestre évoqué par le ministre des Télécoms Boudjemaâ Haichour en 2006 ». Pour rappel, une opération pilote de déplacement des paraboles vers les terrasses d'immeubles au niveau des boulevards Mira et Chabani, dans la commune de Bab El Oued, à Alger, est menée depuis mars dernier. L'opération est gérée par la direction de la réhabilitation des quartiers (DARQ) sur injonction du wali d'Alger. « L'opération est parachevée à 80% », nous a déclaré Hassan Kettou, président de l'APC de Bab El Oued. Et de préciser : « La DARQ a d'ailleurs assuré la prise en charge technique et a même fourni le câblage nécessaire à l'opération de déplacement. » Mais les habitants du quartier de Bab El Oued sont sceptiques. « Nous avons mené une campagne de sensibilisation auprès d'eux afin de leur expliquer que le but est esthétique », explique Hassan Kettou. Cependant, les appréhensions des habitants sont le résultat d'une rumeur selon laquelle les paraboles seront soit regroupées, donc retour aux paraboles collectives, soit supprimées au profit de l'offre de télévision d'Algérie Télécom. Mais quel est le contenu de cette offre ? D'après les mêmes sources, les installations nécessaires pour le lancement de l'opération seraient prêtes depuis 2006. A savoir la plantation des câbles en fibre optique. Pour l'instant, Algérie Télécom a signé un contrat avec Canal plus Overseas où l'offre ART (bouquet satellite arabe) est incluse. S'ajoutent à cela, les chaînes de télévision publiques algériennes. En d'autres termes, les Algériens n'auront plus le droit d'accès à leurs chaînes favorites. Le prix que compte proposer Algérie Télécom varie entre 4000 et 6000 DA. Donc, des prix proches de ceux pratiqués par les bouquets satellites actuellement. Selon une source proche du dossier, « il y a un secret qui entoure ce projet, car on n'arrive pas à se décider ni à s'entendre sur quel contenu va-t-on proposer aux téléspectateurs algériens, ce projet a pris des proportions politiques ». Dans l'attente des éclaircissements des autorités, les Algériens seront-ils privés de leurs chaînes de télévision favorites ?