L'entreprise des transports urbains et suburbains d'Alger (ETUSA) risque de faire parler d'elle dans les jours à venir, selon les menaces du syndicat de l'entreprise. La « non- satisfaction » des revendications liées à la grève de 2008 laisse planer le spectre d'un mouvement de grève sans précédent. « Il vaut mieux discuter des doléances des employés de l'ETUSA avec le ministère des Transports au bureau que dans la rue », menace M. Boutebba, secrétaire général du syndicat d'entreprise. En effet, les représentants du syndicat se sont présentés à notre rédaction afin de nous faire part d'une éventuelle grève qui sera tenue par les salariés de l'ex-RSTA. « La non- application des décisions du Conseil interministériel nous met dans l'obligation de réitérer nos réclamations quelque soit le moyen », avertit le SG du syndicat. Ce dernier a organisé une grève en 2008 dont les principales doléances étaient le changement du directeur de l'entreprise - ce qui a été réalisé - et le versement de la subvention de l'Etat promise à l'ETUSA. « Jusqu'à aujourd'hui nous ne percevons que 10 milliards par an au lieu des 50 milliards promis par l'Etat », dit-il. Et d'ajouter : « Les charges de l'entreprise, à savoir les pièces de rechange, le gasoil, l'entretien et la maintenance des transports, sont ponctionnées des salaires des employés pour assurer la non-fermeture de l'entreprise. Cependant, nous avons eu même recours à un prêt bancaire de 20 milliards pour payer les dettes de l'entreprise ». Du côté de la direction de l'ETUSA, le directeur Krim Yacine nous a appris, sous réserves, qu'une réunion est prévue, cette semaine, avec le ministre des Transports afin d'exposer le souci des carences financières dont souffre son entreprise. Par ailleurs, le syndicat affirme que hormis les problèmes précités, il dénonce le « monopole » des lignes par les entreprises du transport urbain privées et l'octroi « anarchique » des autorisations au secteur privé : « Nous ne sommes pas contre le secteur privé, car la demande est très forte et nous devons œuvrer à la satisfaire d'une manière complémentaire. En revanche, il y a des lignes où on trouve sept bus privés pour un de l'ETUSA, ce qui laisse croire qu'il y a une mauvaise gestion et répartition des lignes de la part de l'instance concernée » a martelé M. Boutebba.