Le premier Salon Cuisine et Tendances se déroule à Alger du lundi 22 au vendredi 26 juin Une occasion de découvrir les actions menées pour revaloriser l'art culinaire algérien. « Le seul moment où on mange vraiment algérien, c'est pendant le Ramadhan ! » C'est sur ce constat et l'envie de valoriser la cuisine qui occupe une place importante dans les foyers que Rabiha Sebaoun, de Praxis Communication, a décidé d'organiser le premier Salon Cuisine et Tendances à Riad el Feth du lundi 22 au vendredi 26 juin. Une vingtaine d'exposants –cuisine mais aussi équipements- sont attendus. « La Maison du diabète aura même un stand pour parler de diététique car la santé passe aussi par l'assiette, explique Rabiha Sebaoun, l'organisatrice. Nous avons même invité la célèbre Choumicha de Cuisine TV et 2M, et prévu un concours de recettes mardi, mercredi et jeudi. Les candidats devront réaliser un plat algérien ou maghrébin. » Le vainqueur remportera un réfrigérateur, une cuisinière, un four micro-ondes, un grille-pain et un robot multifonctions, mais il y aura en tout douze finalistes récompensés. « Mais sait-on vraiment quel est le plat typique algérien ? » s'interroge l'historien Belkacem Babaci, président de l'Association pour la valorisation du tourisme dans la capitale. Notre art culinaire est tellement galvaudé alors qu'il est si riche. Il faudrait créer un dictionnaire pour répertorier tous les plats dont certains ont des noms si chantants : sekrane tayeh fi droj (ivrogne dans les escaliers un moellon de veau aux légumes) ou el kadi ou djama tahou (le caïd et son entourage : un plat de viande entouré d'œufs bouillis), sfiria, dolma, tchekhchoukha, m'touwem… Rachida Ziouche, ancienne directrice du restaurant El Mordjane, au Sofitel, travaille actuellement à un livre qui réunirait à la fois recettes, création et explications historiques et sociologiques. « Notre cuisine a connu une évolution comme tous les autres arts en Algérie (couture, peinture, musique). En remontant dans le temps, on lui trouve un héritage romain, andalou, ottoman qui s'est greffé à une cuisine traditionnelle berbère, nomade… » A l'association de Belkacem Babaci, un comité pour la valorisation et la promotion de l'art culinaire algérien est déjà au travail. Sa mission : inventorier toutes les spécialités jusque dans le plus petit douar. « J'ai récemment été surpris par une femme du côté du Chenoua qui cuisine des spécialités chenouiennes, à base de plantes. Que de sproduits bio ! », raconte le spécialiste. Une fois les mets valorisés, restera à convaincre les jeunes normalisés aux « frites-omelette ». Un challenge qui n'effraie pas Rachida. « Les jeunes mangent des sandwichs mais ils achètent également des m'hajeb ! A nous d'adapter la cuisine traditionnelle à notre temps. Voyez ce qu'ont fait les Italiens avec la pizza, les Turcs avec le kebab, les Libanais avec le taboulé ! Notre couscous est très célèbre et apprécié si on l'adapte dans une cuisine rapide, les jeunes ne peuvent qu'apprécier… »