D'apparence paisible et sereine, Settara, une commune de 15 000 habitants, perdue dans une région pourtant riche en terres agricoles, si fertiles qu'elles pourvoyaient, par le passé, aux besoins des marchés des villes de l'Est en fruits et légumes, se trouve aujourd'hui tributaire de la réalisation d'un réseau routier pour désenclaver les bourgades environnantes. Rencontré au siège de la municipalité, le P/APC, Kamel Kehal, nous fait part de son souci de voir les projets relatifs aux routes se concrétiser, «afin de relier les différentes localités entre elles et briser l'isolement de la population». Il évoque, à ce titre, l'exemple de la route (sur 10 km) en cours de réalisation pour désenclaver la région entre Ghebala, l'autre commune enclavée de l'extrême sud-est de la wilaya de Jijel, et Hamala, une commune relevant de la wilaya de Mila. «Cette route va permettre aux habitants de cette partie du sud-est de la wilaya d'avoir un accès direct à la RN 27 pour rallier Constantine ou la wilaya de Mila sans passer par El Milia», explique le maire. L'aménagement de la route communale n°19, qui a connu une nette dégradation depuis quelque temps, et pour laquelle un projet sectoriel est fortement recommandé, figure également parmi les préoccupations des habitants, notamment ceux se déplaçant entre la localité de Bordj Ali et celle de Oum Toub, à la frontière de la wilaya de Skikda. Les routes menant au village de Settara à partir de la RN43 via les localités de Bendraya et Zerzour sont également des projets retenus dans le cadre d'un programme qui n'exclut pas de prendre en charge, à l'avenir, l'élimination de certains virages pour laquelle une étude de 27 MDA (milliards) a été engagée. « Trois mechtas sur les 5 que comptent la région ont, cependant, vu leurs routes aménagées mais qui demeurent sans bitume», indique le maire, pour clore le chapitre des routes avant d'aborder celui de l'eau. «L'eau est suffisante, mais la mauvaise gestion de cette ressource a négativement influé sur sa distribution à la population», souligne-t-il, non sans rappeler que les mechtas de Dramma, El Guefch, Beni S'bih, ainsi que celles de Tayarraou, Zane et Ben Draya ont besoin d'un projet sectoriel pour leur alimentation en eau potable. L'irrigation des surfaces agricoles de la région pose également problème, d'où la recommandation de réaliser un barrage à El Marbaa pour irriguer les quelque 5 000 ha d'aires cultivables. La retenue collinaire de Zerzour ne suffit pas à irriguer toutes les surfaces, selon des agriculteurs qui se joignent à l'avis du premier responsable de la commune. Certains d'entre eux lancent même un appel aux responsables pour prendre en charge la réalisation d'un projet permettant à leurs terres d'être irriguées à partir du barrage de Boussiaba. Autant dire que parmi les préoccupations soulevées, l'on retiendra, bien évidemment, les problèmes liés au logement, aussi bien rural que social. «Nous avons besoin d'une centaine de logements sociaux», précise le P/APC, qui précise que «le projet des 50 logements en cours de réalisation ne suffit pas à satisfaire les demandes enregistrés». La même demande est formulée pour le programme de l'habitat rural, lequel n'a pas vu le jour à Settara. Il reste à noter que dans cette dernière, le chômage est un véritable fléau qui touche une grande partie de la population.