Le comité de suivi de l'accord de sortie de crise en Mauritanie, solennellement signé le 4 juin mais pas encore appliqué, a souhaité jeudi que le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) se réunisse « en urgence » à ce sujet, selon un communiqué publié à Nouakchott. « Le comité recommande la tenue en urgence d'une session extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité de l'UA pour examiner la situation en Mauritanie et prendre les mesures appropriées en vue de soutenir la mise en œuvre diligente de l'accord-cadre », selon ce texte. Une réunion est par ailleurs prévue aujourd'hui à Dakar entre les représentants des trois grands pôles politiques mauritaniens et les médiateurs du groupe international de contact, a indiqué à des journalistes le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, à Nouakchott. Ces réunions doivent avoir lieu alors que le processus de transition en Mauritanie n'a pas encore démarré, un mois avant la date prévue pour l'élection présidentielle anticipée. L'accord-cadre prévoit la formation d'un gouvernement d'unité nationale et la démission volontaire du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, destitué il y a 10 mois par un coup d'Etat mené par le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais le président déchu exige la dissolution de la junte militaire formée juste après le putsch, ce que refuse catégoriquement le camp du général Aziz. Le comité de suivi « prend acte des dispositions différentes exprimées par les trois pôles politiques sur le statut du Haut conseil d'Etat (HCE, junte) et les moyens d'assurer la sécurité nationale » et « exhorte » les adversaires politiques à la « conciliation », dans son texte. Il y a une semaine, le CPS de l'UA avait consacré une réunion aux « derniers développement de la situation en Mauritanie ». Il avait déjà « exhorté » les parties mauritaniennes « à mettre en œuvre de bonne foi les engagements pris ».